Patricia De Pas répond aux accusations

Paris, le 20 juin 2016, 

Au printemps 2013 Maurice Nadeau, bien que très affaibli, ne désignait toujours pas son successeur à la Quinzaine littéraire. Il n'avait pris aucune disposition particulière dans ce sens. J’ai élaboré très librement un projet de reprise qu’il a accueilli avec confiance.

Après avoir obtenu l’ordonnance du Tribunal de commerce en faveur de mon projet pour sauver le journal, il m’a paru prioritaire de me concentrer sur la gestion administrative et commerciale pendant tout le temps qui serait nécessaire afin de sortir le titre du déficit chronique. Au terme de cette étape, qui aura duré deux années, il m’a été possible d’envisager pour la relance de «la Quinzaine» une stratégie plus globale, abordant nécessairement le contenu même du journal sans en dénaturer l’identité - ce qui n’aurait pas été cohérent avec mes efforts pour le sauver.

Le 30 septembre 2015, j’ai proposé un projet de restructuration à l’ensemble des rédacteurs de la Nouvelle Quinzaine littéraire. J’ai exposé les difficultés auxquelles sont confrontées la presse écrite en général, la presse littéraire en particulier. J’ai communiqué des données chiffrées sur la commercialisation de notre journal, présenté une réorientation stratégique pour assurer sa survie.

Sur le plan managérial, la première mesure consistait à réorganiser l’éditorial autour d’une nouvelle directrice, Eve Charrin, collaboratrice régulière du journal depuis plusieurs années, membre du comité de rédaction et toute dernière recrue de Maurice Nadeau, tout en reconduisant la direction éditoriale provisoire (Jean Lacoste, Pierre Pachet et Tiphaine Samoyault) au sein d’un conseil éditorial. La ligne éditoriale était définie conjointement par la direction éditoriale et le conseil éditorial; le comité de rédaction restait inchangé.

Ce projet a suscité une réaction de rejet de Tiphaine Samoyault, la démission de Jean Lacoste, tandis que Pierre Pachet a déclaré soutenir Eve Charrin.

Dans les jours qui suivirent, j'ai appris qu'un communiqué de presse avait été envoyé à toutes les rédactions pour évoquer un "putsch" de ma part. Par le biais de la SCLQL, Jean Lacoste a appelé au boycott du titre, qui a été relayé par quelques blogs et réseaux sociaux. 

Il nous aura fallu plusieurs mois pour remonter la pente... Un quart des anciens rédacteurs sont restés actifs et contribuent régulièrement ou ponctuellement au journal (Jean-Paul Deléage, Daniel Bergez, Bernard Traimond, Thierry Romagné, Yann Diener, Louise Bollecker). D'autres l'ont rejoint et lui donnent un nouvel élan...

Patricia De Pas, directrice de la publication.