Assis sur le lit, à tenter de lire un roman, j’attends que l’on vienne me chercher à la réception de l’hôtel pour me conduire dans l’école où je vais mener un atelier d’écriture ; mon regard ne parvient pas à se fixer sur les pages. Les mots sont des mots, sages, les uns derrière les autres ; des mots graves – je me force à les parcourir – ils disent suicide, douleur. Je les lis mais je ne les sens pas. C’est si facile d’assembler à grandes lignes des destins cruels, d’empiler des briques de mots, de les fixer avec le mortier de la ponctuation et de laisser le lecteur se débrou...
La cérémonie
Article publié dans le n°1093 (16 nov. 2013) de Quinzaines
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