C’est en 1981 et 1982 que Michel Foucault rédige le manuscrit des « Aveux de la chair », qui auraient dû, une fois publiés, prolonger les tomes II et III de son « Histoire de la sexualité ». Prenant pour objet les premiers siècles du christianisme, Foucault y détaille méticuleusement la manière, pour l’individu, de se rapporter à soi et donc de conduire son existence, en réglant les différents paramètres de la sexualité dans la vie monastique, une existence austère de dépouillement et de scrutation de soi qui tourne à l’obsession.
Les Aveux de la chair. Histoire de la sexualité IV
Le livre offre une traversée du christianisme, tel qu’il s’est vécu et donné ses propres règles. Foucault en dresse, du christianisme primitif à celui du IIIe siècle, davantage institutionnalisé, l’inventaire des discours et des actes prescrits. Ce qu’il y montre, c’est la lente codification de la sexualité par les Pères de l’Église, non sans déplacement des problèmes (la virginité, la chasteté, le mariage) et des interprétations. Car si le désir est péché, s’il s’agit de scruter son âme afin de se purifier, c’est paradoxalement pour conduire à renoncer au moi.
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