Un crabe m’habite. Il fait son nid dans le sable de mon ventre. Un ver qui s’installe et se prélasse et s’enroule et m’emplit peu à peu.
Tout entière.
Je deviens coquille. Réceptacle. Cette gelée en moi qui gonfle, mûrit et se façonne me chasse de moi-même.
Depuis des jours.
Immobile. Je guette les moindres signes. Mon ventre respire. Il me semble qu’il bondit comme les collines du Cantique. En moi le bourgeon se gonfle, déplie ses feuilles et ses doigts. Se lustre. Vagues larves. Pensées embryonnaires, qui jamais ne viendront au jour. Avortées. Je m’engourdis com...
La fente d'eau
Article publié dans le n°1042 (16 juil. 2011) de Quinzaines
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