Livre en main, mais sans encore l’avoir ouvert, fascinée, tu explores du regard la première des chambres hantées de Gilbert Lascault. Une de celles où, entouré de tout son univers d’objets et d’images – qui lui sont autant de pièges à rêves, d’embrayeurs de récits, d’ouvroirs à fictions –, vit Gilbert Lascault. C’est-à-dire où il regarde et imagine, où il rêve et écrit. Une de celles, réelles, qui ont servi de matrice aux cinq chambres fictives mises en scène par l’exposition (qui vient de se tenir à Issoudun) dont ce livre est le catalogue.
Les chambres hantées de Gilbert Lascault
Tu déploies la jaquette pour élargir ton angle de vision, pour mieux te perdre dans cette « espèce d’espace », où s’entassent toutes sortes d’objets inclassables, familiers ou jamais vus, sinon peut-être en rêve, de choses disparates que l’on pourrait parfois nommer mais dont, le plus souvent, il faudrait, hors de tout lexique répertorié, inventer le nom. Du sol au plafond, parmi livres et manuscrits, ça pullule et prolifère, transformant la pièce en quelque grotte aux trésors, somptueuse et dérisoire.
Choses en bois, surtout, venues on ne sait d’où, massives ou ajourée...
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