Soyons sincères. Des questions épineuses nous assaillent aujourd’hui : a-t-on dépassé l’opposition gauche/droite ? Pourquoi le populisme des extrêmes poursuit-il son irrésistible ascension en Europe ? Pourquoi certains s’évertuent-ils encore à nous parler de communisme ? Y a-t-il une alternative au capitalisme ? La social-démocratie libérale et consensuelle est-elle notre destin ? Pourquoi voter ? Et pour quelles raisons assistons-nous au retour du religieux ? Pour répondre à ces questions essentielles, il est urgent de se familiariser avec une nouvelle pensée politique. Oui, il existe aujourd’hui une pratique politique qui émerge et dépasse à la fois le mythe communiste, le rêve capitaliste, la tentation populiste et le socialisme libéral. Chantal Mouffe revendique une pensée radicale pour analyser la supposée fin du politique et le triomphe du libéralisme économique comme mode de régulation sociale. Dans un style concis et percutant, s’alliant aux théories politiques de Carl Schmitt ou de Jacques Rancière, elle réussit à répondre à un besoin urgent et vital pour la démocratie : engager à nouveau le citoyen en politique.
Il ne faut pas espérer la fin de la politique
Que ce soit par le biais du retour de « l’hypothèse communiste » encore prônée par de rares intellectuels ou de l’espoir d’un monde libéral cosmopolite, une idée persiste : le progrès historique viendra diminuer les antagonismes idéologiques pour proposer une communauté d’individus libres et satisfaits, émancipée de l’État et de la politique. Le communisme désormais effondré, notre modernité serait donc bien cette « seconde modernité », caractérisée par l’absence de contraintes collectives et l’affranchissement ...
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