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Ceccarelli

 Jean-Jacques Ceccarelli a son atelier à Marseille où il est né en 1948. Ses premières expositions ont eu lieu dans des galeries vivantes du Midi. Noëlla Gest à Saint-Rémy, Athanor à Marseille. 

EXPOSITION
CECCARELLI
Quinze dessins grand format de 1985 à 2006
Galerie Jeanne-Bucher
53 rue de Seine, 75006 Paris
11 mars – 15 avril 2010


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FRÉDÉRIC VALABRÈGUE
CECCARELLI
Un volume illustré en couleurs,
André Dimanche, 270 p., 50 €

 Jean-Jacques Ceccarelli a son atelier à Marseille où il est né en 1948. Ses premières expositions ont eu lieu dans des galeries vivantes du Midi. Noëlla Gest à Saint-Rémy, Athanor à Marseille. 

Dès 1973 il entre dans les acquisitions du musée Cantini. À Paris il n’est pas un inconnu. Depuis 1990 la galerie Jeanne-Bucher l’expose régulièrement. L’exposition actuelle remonte dans le travail du peintre en présentant un choix remarquable de grands dessins auxquels on a joint quelques petits formats. On situera ses œuvres à leur place dans le travail de Ceccarelli grâce à la monographie, aux illustrations impeccables, qui paraît en même temps qu’ouvre cette exposition.

Cette monographie, la première, est due à Frédéric Valabrègue, l’auteur en dernier lieu des Mauvaisies (P.O.L). L’écrivain suit l’artiste pas à pas d’atelier en atelier, de phase en phase, de médium en médium.

Quand Ceccarelli parle devant un de ses dessins, une de ses aquarelles, une œuvre qui combine les deux pratiques, il ne fait pas de métaphysique, il montre au regardeur une griffure, une texture – on dirait mieux une tessiture. La métaphore musicale s’applique au plus près de la composition, interne et externe, de ces séries.

L’œuvre varie, mais reste fidèle à des constantes dont l’une est l’emboîtement, de très près ou à distance. Emboîtement des corps dans Rituel amoureux. Emboîtement de deux postures dans le récit figuré : la visibilité d’un ensemble, et la lisibilité des moments qui le composent, souvent des figures sexuelles à peine apparentes.

La série Le Sol, Le Vent, quatorze dessins, à l’encre de Chine, au lavis, au crayon graphite crée des emboîtements à distance. Le regard s’y meut : du noir au gris, d’une figure à sa variation. Dans les Taches/les Peaux, le brou de noix semble imposer sa loi. Mais ce noir, ce brun, éclat des apparences, est sous-tendu par l’inscription au crayon.

Les dernières œuvres, vermiculaires, à l’aquarelle et au crayon graphite, pourraient prendre toutes le titre de l’une d’entre elles Ça danse, ça vole. Ou encore, au pôle opposé, L’un dans l’autre, sarabande chromatique. Peut-être avant de nouvelles rencontres de traits, de figures moins fantasques.

Dans un entretien, publié dans la monographie, Ceccarelli, parlant de sa suite des Gisants (1998), disait : « Le corps comme pris dans un tourbillon congelé, glacé qui le destructure. » C’était là la force de cette série qui montrait l’avancée de l’œuvre entier vers sa mobilité constitutive.

Georges Raillard