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La colère peut-elle changer la société ?

« La société marche aux affects et aux désirs ». « Il se passe quelque chose dans les humanités ». La deuxième proposition s’adresse aux universitaires ; la première considère la temporalité des crises des sociétés néolibérales et nous invite à reconsidérer un système économique et une politique qui ne cessent d’admettre que « ça va mal », pour maintenir l’illusion d’une issue prochaine, alors que la crise ce n’est pas quand « ça va mal », mais « quand ça change ». Selon une thématique proche du livre de son complice Yves Citton, "Renverser l’insoutenable" (Seuil, 2012), Frédéric Lordon dégage ici une pensée de l’indignation et de ces effets « de seuil » qui font des séditions exceptionnelles, comme du plus ordinaire de la relation salariale, des situations critiques.
Frédéric Lordon
La société des affects. Pour un structuralisme des passions
(Seuil)

Ne croyant pas à l’épuisement des paradigmes marxiste et structuraliste de la fin des années 1970, Lordon veut prolonger l’esprit du structuralisme – se débarrasser de la notion de sujet - mais pour en détourner le sens au profit de l’affect. La balkanisation des sciences humaines n’est pas pour lui une affaire exclusivement académique ; elle annonce un retour de l’individu classique qui s’avère dangereux. Il ne sert pas seulement les promoteurs de l’oligarchie économique et les salariés conquérants qui tentent leur chance sur le modèle de l’homo œconomicus. Il contamine au...

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