Pour Prigent, la langue est résolument matière, et matière organique. Il lui prend le pouls, lui tâte le ventre, constate son état. Il en estime le degré de fluidité, le poids, le débit. Il diagnostique : parfois ça grumelle, ça ossifie, ça coagule. La langue est chevillée au corps, mais elle est aussi ce qui rend la communication – donc la société – possible, et enfin la tentative d’expression de ce que le monde (l’environnement physique, humain et autre) produit comme impression(s) sur la conscience.
La langue, surtout en poésie, est indissociable du souffle, et à...
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