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Le romancier, agent moral

 Que le roman soit le fer de lance de l’éthique est une idée déconcertante qui, une fois achevée la lecture de l’ouvrage de Martha Nussbaum, devient pourtant évidente. Figure majeure de la philosophie politique et morale américaine, elle démonte les objections telles : la critique éthique de la littérature serait nécessairement dogmatique et simpliste, en méconnaissant la portée esthétique des œuvres. Autre cliché réfuté par l’auteur : une évaluation éthique serait subjective et toute tentative pour rendre raison d’un texte serait en réalité une quête de puissance, expression d’une idéologie. La philosophe récuse la thèse voulant que soit réactionnaire le recours aux textes romanesques pour répondre à la question « comment faut-il vivre ? », interrogation elle-même suspectée d’ individualisme réticent devant toute révolution collective. La puissance d’argumentation de Martha Nussbaum vient d’une formidable capacité à disséquer Aristote et Henry James si l’on ose dire « simultanément », d’un même élan minutieux, et ce n’est pas contradictoire dans les termes.
Martha C. Nussbaum
La connaissance de l'amour
(Cerf)

L’ouvrage est massif par sa gémellité : philosophie et littérature sont embrassées avec une même vitalité conceptuelle, sans perdre chacune une once de vigueur théorique au profit de l’autre. L’ambition va au-delà du commentaire philosophique d’œuvres romanesques ou de la tentative d’un écrivain pour expliciter son univers. Préférant au va-et-vient entre deux pôles l’ambition de changer leur place même en les superposant, La Connaissance de l’amour fait s’éprendre d’une réflexion permanente où ne cessent de se féconder monde de la pensée et monde de l’émotion. L’amour étant célé...

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