Ce poème que Philippe Beck offre en avant-première à La Nouvelle Quinzaine littéraire est extrait d’un recueil à paraître chez Flammarion le mois prochain. Opéradiques, le dix-neuvième livre de poésie de Philippe Beck, est consacré à la guerre des arts mais aussi à l’opéra que, malgré tout, ils composent ensemble. La musique est sensible, à l’intérieur de chacun des arts, mais aussi entre eux, comme la guerre.Comme dans Lyre Dure (Nous, 2009), le poème est ici une partition dont il faut lire le timbre entre les lignes et grâce aux lignes. Il faut le lire à haute voix pour en entendre les sons, mais il faut le lire aussi à l’intérieur de soi, en silence pour en saisir le sens chiffré. On y reconnaîtra Rabelais et Thoreau, la nature et les noms, les bruits qu’ils font ensemble.
Tiphaine Samoyault
Il y a pré-son comme il y a pré-danse.
Chacun est le Pilote Effrayé
au banquet flotté.
Il est parti de Papimanie.
Les sons ont le dessus battelé.
Le banquet flotté, divisant, parle
des immoraux de l’île : des mots dégèlent
sur le chemin de l’eau. Au pays du départ,
aucun feu ne chauffait luettes
ou langues empesées.
Les bouches étaient fermées
par un hiver bloqué.
À Intériorité d’air passé.
Raidies et froidies.
Mais, sur mer,
il y a des gens qui parlent en l’air ?
À côté ...
Commentaires (identifiez-vous pour commenter)