A lire aussi

Pour Auguste Comte

On confond souvent le positivisme, tel qu’il a été défini et rêvé par Auguste Comte, avec une forme de scientisme qui ferait table rase des apports de la religion, de l’imagination et de la création artistique, au nom d’un schéma rigide d’évolution sociale (les « trois états »). Le sociologue allemand Wolf Lepenies, fort connu pour ses travaux sur « les trois cultures », « entre science et littérature », et depuis longtemps intéressé par la pensée française – on lui doit une étude sur Sainte-Beuve, « au seuil de la modernité » –, fait justice de cette image réductrice en montrant comment Comte a cherché à transformer sa discipline scientifique nouvelle, la « sociologie », en mouvement social, et à créer, sur les ruines de l’ancienne, une nouvelle religion.
Wolf Lepenies
Auguste Comte. Le pouvoir des signes

« À l’ère des affiches », Comte aurait donc perçu, de manière presque prophétique, le rôle des images et de leur reproductibilité dans la conquête des esprits par la propagande ; le fondateur du positivisme s’est employé à créer et à diffuser « des signes bien constitués », des emblèmes, des insignes, des portraits, des médaillons, des armoiries, des drapeaux (verts plutôt que rouges…). Toute une mythologie iconique dont le vestige le plus connu demeure le drapeau du Brésil, avec le ciel étoilé de Rio et la devise « Ordem e progresso ».


La lecture des articles est réservée à la souscription d‘un abonnement spécifique
La lecture de cet article est soumise à la souscription d'un abonnement. Si vous possédez un abonnement, merci de vous connecter ci-dessous. Si vous souhaitez vous abonner, nous vous remercions d'utiliser un ordinateur plutôt qu'un téléphone ou une tablette

Vous êtes abonné(e)

Identifiez vous

Pas encore abonné(e) ?

Abonnez vous

Choisissez votre formule d'abonnement et accédez à La Quinzaine

Vous aimerez aussi