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Puissance de la mafia italienne

 Peu connu en France, Nicola Tranfaglia est un membre éminent de l’intelligentsia transalpine. Historien prolixe de l’Italie contemporaine (on lui doit une trentaine d’ouvrages consacrés tant à l’histoire politique qu’à l’histoire des médias de son pays), président de l’université de Turin pendant plusieurs années et éditorialiste dans plusieurs grands quotidiens, il revient ici sur la mafia, un thème qui lui est cher et qu’il a déjà abordé dans quatre ouvrages. Publié en 2008 en Italie, Pourquoi la mafia a gagné s’inscrit dans les dernières péripéties de la courte mais animée carrière politique de l’auteur. Homme de gauche, adhérent déçu du PDS, puis député sous les couleurs du Partito dei Communisti Italiani de 2004 à 2006, il se présente, sans succès, aux élections européennes de 2009 sous les couleurs de « l’Italia dei Valori », dont le combat porte essentiellement sur la lutte contre la corruption et le crime organisé. 
Nicola Tranfaglia
Pourquoi la Mafia a gagné. Les classes dirigeantes italiennes et la lutte contre la mafia (1861-2008)

Plus que le titre, c’est le sous-titre de l’ouvrage qui décrit au plus près son propos : étudier l’attitude des classes dirigeantes face à la mafia sicilienne. De fait, l’auteur éclaire moins les causes de la victoire du crime organisé que les raisons de l’échec de l’État, angle d’attaque original qui confère son intérêt à l’entreprise. Certes, son titre, à dessein provocateur, est légèrement outré comme le souligne l’ex-magistrat palermitain Gian Carlo Caselli dans une introduction qui recense les coups non négligeables portés à la Pieuvre depuis les années 1980. Cependant, le rapproche...

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