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Quand Jean-Jacques est « un autre »

Il est arrivé une fois, une seule fois, à Jean-Jacques Rousseau de n'être plus Jean-Jacques Rousseau, cet éperdu nombriliste de génie, mais, à travers des moments passés sur les rives du lac de Bienne, un rêveur qui se métamorphose en l'un des plus grands intuitifs de l'expansion spirituelle en touchant aux limites de son être personnel, soudain égaré et perdu dans la dilatation du Tout (le Non-Où des soufis) jusqu'à la dissolution de la conscience et son endormissement aigûment éveillé dans une forme d'amplification vitale atomisée dans l'énergie douce et fulgurante de l'être. Lisons ces quelques lignes, magnifiques, dans la « Cinquième promenade » des Rêveries du promeneur solitaire.

« Quand le soir approchait, je descendais des cimes de l'île et j'allais volontiers m'asseoir au bord du lac sur la grève dans quelque asile caché ; là le bruit des vagues et l'agitation de l'eau fixant mes sens et chassant de mon âme toute autre agitation la plongeaient dans une rêverie délicieuse où la nuit me surprenait souvent sans que je m'en fusse aperçu. Le flux et reflux de cette eau, son bruit continu mais renflé par intervalles frappant sans relâche mon oreille et mes yeux, suppléaient aux mouvements internes que la rêverie éteignait en moi et suffisaient pour me faire sent...

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