Bibliographie

François Kasbi collabore à Esprit, Service Littéraire, Commentaire. Il est l'auteur du Bréviaire capricieux de littérature contemporaine pour lecteurs déconcertés, désorientés, désemparés (Scali, 2008) et du Supplément inactuel au Bréviaire capricieux de littérature contemporaine (La Bibliothèque, 2011). Il a été membre du comité de rédaction de La Quinzaine littéraire de 1997 à 2001.
François Kasbi collabore à Esprit, Service Littéraire, Commentaire. Il est l'auteur du Bréviaire capricieux de littérature contemporaine pour lecteurs déconcertés, désorientés, désemparés (Scali, 2008) et du Supplément inactuel au Bréviaire capricieux de littérature contemporaine (La Bibliothèque, 2011). Il a été membre du comité de rédaction de La Quinzaine littéraire de 1997 à 2001.

PHILIPPE BERTHIER

Saint-Loup
Ed. de Fallois/Paris, 192 p., 20 €.

Aurevillien d’élite (sa thèse, qui a fait souche), stendhalien distingué (co-éditeur de La Pléiade Stendhal), balzacien honoraire, P. Berthier, professeur émérite à la Sorbonne Nouvelle, s’autorise régulièrement des incursions dans le XXème siècle : Augiéras, Gracq, Herbart, Muray, etc. Son Saint-Loup est l’occasion élue de relire Proust au prisme délaissé de l’amitié, de ses zones d’ombre et de trouble. Berthier reconfigure Saint-Loup dans une évocation allègre, capricante, mais rigoureuse (sa signature) - caractérisée par le surplomb que confère  l’intelligence, et l’aplomb que procure l’érudition.

 

MARIE-JOSÉPHINE STRICH
La comtesse de Ségur
Un destin romanesque
Ed. Via Romana, 132 p. , 16 €.

Quel destin, en effet : le sous-titre du petit livre précis, dense, didactique de Marie-Joséphine Strich, le dit justement : « un destin romanesque ». Que dire d’autre lorsqu’on voit la  future comtesse de Ségur naître Sophie Rostopchine (1799-1874) à Saint-Pétersbourg, avoir pour parrain le tsar Paul Ier, être la fille du plus important personnage de Russie (après le tsar), s’exiler à Paris, y épouser le représentant catholique d’un des grands noms de l’aristocratie française, écrire ses premiers livres que Veuillot recommande à Hachette – et connaître le succès que l’on sait avec... 29 millions de livres vendus... ? « Un destin romanesque » ? On peut dire ça.

 

DICTIONNAIRE AUDIBERTI
Sous la direction de Jeanyves Guérin –
Ed. Honoré Champion, 562 p.

« Avoir traversé notre époque sans avoir vu Audiberti, c’est avoir traversé le Jardin Zoologique sans apercevoir l’éléphant » dit un jour Alexandre Vialatte. Audiberti a sans doute souffert, auprès du « public », de sa prolixité et de son côté inassignable : de droite et de gauche, comique et tragique, mystique et païen, nomade sédentaire, loué par Larbaud et Blanchot, Truffaut et Calet, ou Bachelard et Paulhan, Audiberti est un baroque phénoménal. Le Dictionnaire foisonnant qui lui rend hommage vient à point combler une lacune critique. Enfin.

 

GILLES THOMAS
Les Catacombes
Histoire du Paris souterrain
Ed. Le Passage, 288 p., 19 €.

Bibliothèques, archives, études universitaires, journaux (depuis le XIXème siècle), littérature (Balzac, Dumas, Sue, Leroux, Simenon, etc.), représentations iconographiques, productions cinématographiques et télévisuelles, etc. : Gilles Thomas a tout lu et vu. Spécialiste internationalement sollicité à propos des cataphiles et des catacombes (aussi bien l’ossuaire municipal que l’ensemble des carrières), il livre avec ce petit livre remarquablement ouvragé et illustré, LA référence sur le sujet. Une curiosité en sus : le portrait du premier « cataflic » de France, Jean-Claude Saratte, une légende.

 

STEFAN ZWEIG
Paul Verlaine
Traduit de l’allemand par Corinna Gepner
Edition présentée par Olivier Philipponnat
Ed. Le Castor Astral, 158 p., 14 €.

Zweig a 23 ans lorsqu’il écrit cette monographie si sensible, si subtile. Six mois auparavant, en juillet 1904, il soutenait sa thèse sur... Taine. Verlaine, selon lui, ne s’est battu « que pour sa vie, non pour son art. » Verlaine n’est pas un héros de l’art : il est l’art lui-même, prisonnier du « fragile réceptacle de sa personnalité », balloté au gré d’une existence sans havre ni cap. Ce diagnostic très sombre n’empêche pas l’estime très haute et l’infinie tendresse qu’éprouve Zweig pour son poète. Texte inédit. Maturité stupéfiante. Merveille insoupçonnée.

François Kasbi