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Le livre de Hanan el-Cheikh est un pur moment de bonheur, qu’on ne saurait trop recommander alors que du Levant nous parviennent de si tristes nouvelles. Des "Mille et Une Nuits" on croyait tout savoir, ou presque. Mais entre les contes de notre enfance, qui du reste pour la plupart ne font pas partie des Mille et Une Nuits authentiques, et les gros volumes érudits, on se perdait un peu. Et voilà que Hanan el-Cheikh nous ouvre toutes grandes les portes de la maison de Schéhérazade, et que le spectacle qui s’y déroule se pare de couleurs si chatoyantes qu’on souhaiterait s’y attarder, et entendre encore et encore ces histoires qui s’enroulent et s’enchevêtrent comme des arabesques.
Hanan El-Cheick
La maison de Schéhérazade

L’histoire même du livre mérite d’être contée. Au milieu des années 2000, le metteur en scène britannique Tim Supple décide de mettre en scène les Mille et Une Nuits. Il entreprend alors un long périple à travers le monde arabe, à la rencontre d’artistes, mais aussi d’atmosphères, de couleurs, d’odeurs à partir desquels il élaborera sa dramaturgie. Il organise ateliers et auditions à Damas, Alep, Alexandrie, Amman, Ramallah, et ailleurs encore, afin de constituer une équipe où figureront également des musiciens. Il demande aux artistes d’improviser des histoires, et constate, co...

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