A lire aussi

Ce qu’il restera de nous

Jusqu’à l’été dernier, le hangar 17 de l’aéroport John F. Kennedy a abrité un étrange musée fermé au public : un non-lieu tenant à la fois de l’entrepôt d’épaves industrielles, du stock de pièces à conviction géantes et de la collection de reliques monstrueuses. C’est là que l’on avait entreposé les restes trouvés parmi les décombres du World Trade Center. Ces débris sont les témoins de notre époque, brutalement saisie à la date fatidique du 11 septembre 2001, où, sans le savoir, nous sommes entrés collectivement dans le XXIe siècle.

C’est un parc de camions de pompiers fracassés, de voitures de police abandonnées, au milieu desquels on discerne une ambulance ravagée par le feu et un taxi jaune écrasé comme sous l’effet d’une gigantesque claque. D’énormes poutrelles d’acier rouillé gisent au sol, disposées en rang et pliées en deux, comme si c’était la main d’un Titan qui les avait broyées. Tout un monde de choses défoncées et déchiquetées, brutalement froissées, soudainement révélées à leur nature minérale : la rouille, la cendre et le charbon ; la lave vitreuse, qui a coulé comme un liquide épais et charg...

La lecture des articles est réservée à la souscription d‘un abonnement spécifique
La lecture de cet article est soumise à la souscription d'un abonnement. Si vous possédez un abonnement, merci de vous connecter ci-dessous. Si vous souhaitez vous abonner, nous vous remercions d'utiliser un ordinateur plutôt qu'un téléphone ou une tablette

Vous êtes abonné(e)

Identifiez vous

Pas encore abonné(e) ?

Abonnez vous

Choisissez votre formule d'abonnement et accédez à La Quinzaine

Vous aimerez aussi