Sept vies : celle d’un étudiant dont la famille a été décimée par la guerre civile, celle d’un capitaine courageux décoré puis arrêté pour quelques lignes politiques jugées suspectes dans une correspondance avec un ami, celle d’un pensionnaire du Goulag pendant huit ans (plus trois ans de relégation), celle, assez brève, d’un écrivain qui publie sous Khrouchtchev le récit d’une journée d’un détenu du Goulag, qui fait sensation dans l’URSS d’alors, celle d’un homme qui se dresse contre le régime bureaucratique et le sort sinistre qu’il réserve à la littérature, puis d’un exilé pendant vingt ans en Occident où il devient avec la publication de L’Archipel du Goulag le prophète adulé de la dénonciation du « communisme » et de ses « crimes », et enfin celle d’un prophète exilé retournant dans son pays où sa voix, quoique tonitruante, se perd assez vite dans l’indifférence.
Soljenitsyne sept vies en un siècle
Même si l’on ne partage pas nombre des points de vue de Bernard Le Meignen, il faut lui reconnaître un mérite qui n’est pas mince : malgré une vive admiration, qui confine à la vénération, pour le héros de son livre, il donne au lecteur les moyens de se former sa propre opinion en lui fournissant l’essentiel des éléments nécessaires sur Soljenitsyne.
C’est le régime de Staline qui sème les graines de la révolte chez l’étudiant brillant, puis le capitaine courageux de l’Armée rouge qu’est le jeune Soljenitsyne.
Comment ne pas se révolter contre l’arrestation inique do...
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