Toujours plus oultre

La mondialisation ne date pas d’hier : elle remonte au XVIe siècle, affirme Serge Gruzinski, mais son devenir n’était nullement inscrit dans les faits qu’il nous invite à relire. Après 1492, les liaisons européennes se multiplient avec le reste du monde, lancées pour la plupart depuis la péninsule Ibérique. Routes commerciales, bien sûr, mais pas exclusivement. Le rêve de Christophe Colomb est d’abord idéologique : l’or qu’il espère trouver en terres lointaines permettra de reprendre Jérusalem et de terrasser l’islam. Le pacte de Tordesillas qui partage le monde entre Espagne et Portugal explique les « égarements » de la cartographie sur la route des épices, quand il faut situer les îles convoitées à l’est ou à l’ouest de la ligne de démarcation.
Serge Gruzinski
L’Aigle et le dragon. Démesure européenne et mondialisation au XVIe siècle
(Fayard)

L’histoire de cette première globalisation « se résume en une simple formule : dans le même siècle, les Ibériques ratent la Chine et réussissent l’Amérique ». De son côté, l’Empire ottoman qui s’inquiète de voir un continent livré à la cupidité des chrétiens fourbit ses propres armes. Cela dit, il ne sera plus guère question des Ottomans dans cet ouvrage, mais le décor et les autres protagonistes du drame mondial sont en place. Serge Gruzinski entend nous montrer l’envers du décor, celui des populations visitées par nos « héros » européens. L’ennemi à pourfendre,...

La lecture des articles est réservée à la souscription d‘un abonnement spécifique
La lecture de cet article est soumise à la souscription d'un abonnement. Si vous possédez un abonnement, merci de vous connecter ci-dessous. Si vous souhaitez vous abonner, nous vous remercions d'utiliser un ordinateur plutôt qu'un téléphone ou une tablette

Vous êtes abonné(e)

Identifiez vous

Pas encore abonné(e) ?

Abonnez vous

Choisissez votre formule d'abonnement et accédez à La Quinzaine

Vous aimerez aussi