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Écrivains de langue française

ANTONIN ARTAUD : Cahiers d’Ivry (février 1947-mars 1049), Gallimard, 2 vol., 1 162 et 1 180 p., 38 € chaque, « est censé nous faire appréhender la folie d’Artaud, ou sa réalité, ou la réalité de sa folie » (François-René Simon, QL 1053).

SILVIA BARON SUPERVIELLE : Le Pont international, Gallimard, 177 p., 17,50 €, « audacieux roman » pour « tester la culture dont on dispose en matière de littérature étrangère, comme en un jeu de haute volée » (Jacques Fressard, QL 1055).

DORA BREITMAN : Demain, j’ai rendez-vous avec Bob Dylan, Maurice Nadeau, 221 p., 20 €. Voir ce N°.

FRANÇOIS CHENG : Quand reviennent les âmes errantes, Albin Michel, 160 p., 14 €. Un drame épique où le destin humain, avec toute la complexité des désirs qui l’habitent, se dévoile comme dans les tragédies antiques.

DOMINIQUE FABRE : Il faudrait s’arracher le cœur, L’Olivier, 222 p., 18 €. À travers trois histoires, le narrateur raconte comment ceux qu’il aimait l’ont quitté ou délaissé.

CHRISTIAN GAILLY : La Roue et autres nouvelles, ou huit histoires d’amour « ciselées ». « Ce ton de Gailly et le pouvoir que ses livres ont de nous embarquer » (Agnès Vaquin, QL 1054).

ISMAIL KADARÉ : La Provocation et autres récits, Fayard, 193 p., 16 €, révèle « la force d’une œuvre qui continue à vivre indépendamment du contexte cruel et aride qui l’a fait naître » (Jean-Paul Champseix, QL 1060).

CAROLINE LAMARCHE : La Chienne de Naha, Gallimard, 202 p., 17, 50 €, entremêlant récit de voyage et voyage intérieur, évoque « la place de la femme, l’amour, la vie, la mort » (Agnès Vaquin, QL 1058).

NATHALIE LÉGER : Supplément à la vie de Barbara Loden, P.O.L, 160 p., 14 €, « un beau récit », « une sorte de poème aussi, tant la langue y est travaillée, sonore, et un essai sur la fiction qui s’élabore » (Norbert Czarny, QL 1053).

JEAN-MICHEL MAUBERT : Idiome, Maurice Nadeau, 216 p., 20 €, matérialise le « caractère infranchissable des langues qui jamais ne peuvent passer telles quelles dans une autre ». « À l’idiome n’accède que qui le parle » (Georges-Arthur Goldschmidt, QL 1054).

MARTIN MELKONIAN : Arménienne, Maurice Nadeau, 128 p., 19,50 €. Une femme, Victoria, d’Istanbul à Paris, de 1910 à aujourd’hui. (Norbert Czarny, QL 1060).

SOTH POLIN : L’Anarchiste, La Table ronde/La petite vermillon, 264 p., 8,50 €. Réédition de ce « grand roman » sur les guerres du Cambodge qui « nourrit une réflexion fulgurante sur la vie, la mort, la folie, la destruction et le dégoût de soi-même » (Hugo Pradelle, QL 1050).

MICHEL VOLKOVITCH : Cours toujours, douze histoires dans la vie d’un passionné de la course et des mots et Éden et environs, un étonnant roman de formation, Éd. des Vanneaux, 130 et 372 p., 12 et 22 €.

Écrivains traduits

WILLIAM BOYD : L’Attente de l’aube, trad. de l’anglais par Christiane Besse, Seuil, 416 p., 22 €. Une histoire d’espionnage, sur fond de guerre 14-18.

ERRI DE LUCA : Et il dit et Aller simple, trad. de l’italien par Danièle Valin, Gallimard, 102 et 174 p., 11 et 16,50 €. « Deux livres qui se situent très au-dessus de la simple littérature de divertissement qui encombre nos librairies » (Monique Baccelli, QL 1062).

JUAN FRANCISCO FERRÉ : Providence, trad. de l’espagnol par François Monti, Passage du Nord-Ouest, 632 p., 25 €, un « livre époustouflant », « terrifiant – ou jouissif », « un brûlot » (Albert Bensoussan, QL 1051).

VASSILI GOLOVANOV : Espaces et labyrinthes, trad. du russe par Hélène Châtelain, 256 p., 18,50 €. Ces six récits sont autant de voyages à partir d’un lieu obstinément excentré.

LÉONID GUIRCHOVITCH : Schubert à Kiev, trad. du russe par Luba Jurgenson, Verdier, 416 p., 25 €. L’action débute au printemps 1942. La musique constite l’épicentre du roman.

JUDITH HERMANN : Alice, trad. de l’allemand par Dominique Autrand, Albin Michel, 192 p., 18 €. « Judith Hermann […] porte haut les couleurs d’une nouvelle génération d’écrivains allemands délestée du poids de l’histoire et de la culpabilité » (William Irigoyen, QL 1052).

EDGAR HILSENRATH : Nuit, trad. de l’allemand par Jörg Stickan et Sacha Zilberfarb, Attila, 560 p., 25 €, « est un grand roman, l’un des plus forts qui soient sur [l’expérience du ghetto] » (Hugo Pradelle, QL 1058).

JOHN IRVING : Dernière nuit à Twisted River, trad. de l’anglais (États-Unis) par Josée Kamoun, Seuil, 576 p., 22,80 €. Une traversée de l’histoire américaine depuis les années 1950 jusqu’au 11 septembre 2001 et une réflexion sur le métier de romancier et sur le rapport insaisissable entre fiction et réalité.

LIDIA JORGE : La Nuit des femmes qui chantent, trad. du portugais par Geneviève Leibrich, Métailier, 310 p., 21 €. « Un écrivain dans la plénitude de son art » (Jacques Fressard, QL 1057).

CHAN KOONCHUNG : Les Années fastes, trad. du chinois par Denis Bénéjam, Grasset, 416 p., 20 €. Pékin, 2013. L’écrivain Lao Chen rencontre des amis de longue date qui lui font découvrir le visage caché de la Chine, surveillée par les autorités. Bientôt il rejoint un groupe de contestataires et découvre les illusions utopiques de la Chine communiste.

CURZIO MALAPARTE : Muss suivi du Grand Imbécile, trad. de l’italien par Carole Cavallera, Quai Voltaire, 224 p., 18 €, « ébauches […] très fortes » avec « le plaisir de voir s’abandonner [l’auteur] à la tournure que prennent ses phrases et aux images qui lui viennent, en les laissant aller jusqu’à la justesse extrême ou jusqu’à l’excès » (Pierre Pachet, QL 1 058).

SÁNDOR MÁRAI : La Sœur, trad. du hongrois par Catherine Fay, Albin Michel, 299 p., 20,30 €. Z., pianiste autrefois célèbre, fait envoyer, à son décès, ses confessions au narrateur, alors qu’ils ne se sont rencontrés que quelque temps auparavant.

DINAW MENGESTU : Ce qu’on peut lire dans l’air, trad. de l’anglais (États-Unis) par Michèle Albaret-Maatsch, Albin Michel, 369 p., 22 €. « Une nouvelle voix magnifique de la littérature américaine pour évoquer l’exil intérieur, l’évanescence des liens et capter dans l’air des souvenirs imaginaires » (Liliane Kerjan, QL 1 051).

ANTONIO MUÑOZ MOLINA : Dans la grande nuit des temps, trad. de l’espagnol par Philippe Bataillon, Seuil, 768 p., 23 €. « Ancré dans l’histoire de l’Espagne », ce roman d’amour, à l’écriture « délicate et élégante », « est un labyrinthe […] et l’art de l’écrivain consiste à ne pas trop mener le lecteur, sans jamais l’égarer totalement » (Norbert Czarny, QL 1 053).

HARUKI MURAKAMI : 1Q84, livre 3, trad. du japonais par Hélène Morita, Belfond, 530 p., 23,50 €. « Murakami se concentre sur ce qu’il sait le mieux faire : l’évocation d’ambiances météorologiques diffuses, l’exploration mi-réaliste mi-fantastique de la fourmilière nippone insolite et banale, des moments creux où il ne se passe rien, de la désespérance quotidienne » (Maurice Mourier, QL 1058).

PÉTER NÁDAS : Histoires parallèles, trad. du hongrois par Marc Martin, Plon, 1 138 p., 39 € « conte l’histoire de la Hongrie de 1920 à 1989 ». « Un livre hors norme, pas seulement démesuré, mais suffocant au sens clinique du terme, terrifiant de noirceur, éreintant » (Maurice Mourier, QL 1059).

CYNTHIA OZICK : Corps étrangers, trad. de l’anglais (États-Unis) par Agnès Desarthe, L’Olivier, 306 p., 23 €. « un roman profond sur l’éternelle errance du Juif, sur la greffe impossible » (Liliane Kerjan, QL 1058).

DONALD RAY POLLOCK : Le Diable tout le temps, trad. de l’anglais (États-Unis) par Christophe Mercier, Albin Michel, 370 p., 22 €. « Inséré dans la tradition littéraire où le crime est au cœur de l’expérience de l’homme, Pollock sublime l’immoral, touche par sa prose lumineuse et donne ici un livre marquant, bien dans la démesure américaine » (Liliane Kerjan, QL 1 057).

ARNO SCHMIDT : Scènes de la vie d’un faune, trad. de l’allemand par Nicole Taubes, Tristram, 220 p., 19 €. Écrit en 1952-53, ce « bref roman restitue comme peu d’autres œuvres de la même époque le climat interne d’une Allemagne figée par la nazisme ». Réédition. Georges-Arthur Goldschmidt, QL 1047).

JOSEF ŠKVORECKÝ : Une chouette saison, trad. du tchèque par François Kérel, Gallimard, 336 p., 23,50 €, un « superbe » et « étrange roman qui transmue la reconduction de l’échec et de la frustration en une vision claire et jouissive de soi et du monde » (Hugo Pradelle, QL 1050).

YOKO TAWADA : Journal des jours tremblants, trad. de l’allemand par Bernard Banoun et du japonais par Cécile Sakai, Verdier, 116 p., 13 €. « Regard sur le Japon post-Fukushima […] une belle réflexion sur l’insularité et l’altérité » (Sophie Ehrsam, QL 1059).

UWE TELLKAMP : La Tour, trad. de l’allemand par Olivier Mannoni, Grasset, 976 p., 25 €, nous plonge dans l’ambiance de Dresde en 1982.

ANTHONY TROLLOPE : Le Docteur Thorne, trad. de par Alain Jumeau, Fayard, 528 p., 25 €, « à la fois comique et sombre, se trouve être une de ses œuvres les plus réussies et les plus “austeniennes“ » (Claude Grimal, QL 1 059).

Poésie

ANNA AKHMATOVA : Le Plantain, trad. du russe par Christian Mouze, Harpo &, 21 €. Poèmes d’amour initialement publiés en 1921, à Pétrograd, pendant la guerre civile.

ZBIGNIEW HERBERT : Corde de lumière. Œuvres poétiques complètes, trad. du polonais par Brigitte Gautier, Le Bruit du temps, 528 p., 26 €, « un événement à saluer », « une des œuvres poétiques les plus rayonnantes et les plus représentatives de la seconde moitié du xxe siècle européen » (Claude Mouchard, QL 1050).

PAOL KEINEG : Abalamour, Les Hauts-Fonds, 112 p., 16,50 €. Poème d’une inventivité formelle rare.

GÉRARD NOIRET : Autoportrait au soleil couchant, Obsidiane, 126 p., 14 €, « anthologie poétique » sur des thèmes de « la vie courante » écrits notamment par les différents hétéronymes de l’auteur que sont Guy Châtelain, Viviane Ledéra et Pierre Du Pontel. (Georges Guillain, QL 1051).

MARINA TSVETAEVA : Récits et essais, Œuvres t. 2, trad. du russe par Nadine Dubourvieux, Luba Jurgenson et Véronique Lossky, Seuil, 734 p., 38 €. « L’intérêt de cette édition est de compléter [les textes déjà traduits en français], grâce aux recherches possibles et aux textes russes mieux établis depuis la chute de l’URSS » (Christian Mouze, QL 1057).

FRANCK VENAILLE : C’est à dire, Mercure de France, 176 p., 15 €, « dire ce qui vit encore, ce qui donne envie de continuer, dans des vers limpides, aussi légers que des vaguelettes qui battent la dune » (Norbert Czarny, QL 1056).

ALAIN VEINSTEIN : Scène tournante, Seuil, 229 p., 19 €, un « poème si intensément émotionnel et d’une si constante beauté dépourvue d’emphase » (Maurice Mourier, QL 1060).

Histoire littéraire/Essais littéraires

PIERRE BAYARD : Comment parler des lieux où l’on n’a pas été ?, Minuit, 160 p., 15 €. « L’auteur constate que le meilleur moyen de voyager est peut-être de rester chez soi » (Norbert Czarny, QL 1055).

JEAN-LOUIS BERCHET : Chateaubriand, Gallimard, 1050 p., 29,50 €. L’auteur « adopt[e] une attitude de vraie familiarité dénuée d’indulgence béate » à l’égard de Chateaubriand (Maurice Mourier, QL 1061).

ROBERTO CALASSO : La Folie Baudelaire, trad. de l’italien par Jean-Paul Manganaro, Gallimard, 490 p., 28,50 €, « chapeau bas devant Robert Calasso, qui […] nous fait intimement découvrir et partager les accointances du cœur qu’avec Baudelaire nous ne savions pas posséder avec ces peintres » (Ingres, Delacroix, Degas, Manet, Berthe Morisot…) (Maurice Nadeau, QL 1051).

GÉRARD GENETTE : Apostille, Seuil, 342 p., 21 €, « mêle avec bonheur, au hasard des sollicitations de l’alphabet, les souvenirs, réflexions, rêveries et ébauches de confidences d’un grand intellectuel » (Daniel Bergez, QL 1056).

GEORGES-ARTHUR GOLDSCHMIDT : En fond de vie, Cécile Defaut, 83 p., 12,20 €. Une lecture d’Anton Reiser de Karl Philipp Moritz. Jean-Jacques Rousseau ou l’esprit de solitude, PUL, 179 p., 16 €, réédition révisée et augmentée du texte paru en 1978.

MICHEL JULLIEN : Au bout des comédies, Verdier, 192 p., 16 €. Ces récits mettent en scène, à travers des personnages méconnus ou célèbres, l’humanité face à la guerre, au racisme, à l’exil et à la maladie.

SIMON LEYS : Le Studio de l’inutilité, Flammarion, 304 p., 20 €, « qui m’a tant appris et dont je retiens qu’il faut désormais se méfier de la “Pléiade“ Michaux, de Victor Segalen dans sa correspondance, comme des héritiers de Nabokov. Pour mon ami Barthes en Chine, c’était déjà fait » (Maurice Nadeau, QL 1061).

PAUL LOUIS ROSSI : Les Variations légendaires, Flammarion/Poésie, 243 p., 18 €. « Livre fort, riche, d’une honnêteté exemplaire, [qui] propose une réflexion sur l’avenir de l’art […], sans nostalgie, sans la tentation de la prophétie » (Paol Keineg, QL 1 063).

CLAUDIO MAGRIS : Alphabets, trad. de l’italien par Jean et Marie-Noëlle Pastureau, Gallimard/ L’Arpenteur, 534 p., 29,50 € , « nous introduit au plus palpitant de l’architecture [de l’œuvre de Magris] car, pour l’auteur, la liste des “livres de lecture“ constitue l’“identité“ » (Philippe Di Meo, QL 1057).

ALBERTO MANGUEL : Nouvel éloge de la folie, trad. de l’anglais par Christine Le Bœuf, Actes Sud, 392 p., 24 €, « “ce que nous croyons qu’est un livre se redessine à chaque lecture“ et c’est par là qu’il justifie les essais que nous allons lire » (Maurice Nadeau, QL 1052).

LAURENT MARGANTIN : Novalis, Belin, 224 p., 17 €. « La gageure de Laurent Margantin est de saisir sans l’arrêter dans son enroulement dynamique une pensée d’une extrême diversité, qui se déploie simultanément en plusieurs directions, philosophique, scientifique et littéraire » (Odile Hunoult, QL 1057).

CÉDRIC MONG-HY : Bataille cosmique, Lignes, 112 p., 14 €. Interprétation par Georges Bataille de concepts issus de la science physique de son temps.

JEAN-YVES POUILLOUX : Montaigne, une vérité singulière, Gallimard, 304 p., 21 €. Loin de l’image académique d’un sage à la mode antique, Montaigne est présenté comme un personnage fébrile, traversé d’interrogations.

PATRICK SULTAN : La Scène littéraire postcoloniale, La Manuscrit, 274 p., 25,90 €. Réponse à ceux qui avaient l’intuition que les auteurs classés comme francophones, anglophones ou lusophones, méritaient une approche critique renouvelée.

JEAN-PHILIPPE TOUSSAINT : L’Urgence et la Patience, Minuit, 110 p., 11 €, « évoqu[e] le métier et les lectures de l’écrivain » avec son « goût de l’invention, de l’improvisation et du non-sérieux » (Norbert Czarny, QL 1058).

Philosophie

HANNAH ARENDT : Écrits juifs, trad. de l’allemand et de l’anglais par Sylvie Courtine-Denamy, Fayard, 750 p., 28 €, « permettent de se forger sur pièces une image plus juste de cette grande intellectuelle souvent décriée » (Patrick Sultan, QL 1055).

HANS BLUMENBERG : Description de l’homme, trad. de l’allemand par Denis Trierweiler, Cerf, 830 p., 78 €. « Ce penseur peu lu de son vivant est en passe d’apparaître comme le philosophe majeur de sa génération » et à « la lecture accessible au non-spécialiste » (Marc Lebiez, QL 1062).

LÉON CHESTOV : Athènes et Jérusalem, trad. du russe par Boris de Schlœzer, Le Bruit du temps, 567 p., 29 €, est une réflexion sur l’opposition entre la sagesse philosophique (Athènes) et la révélation religieuse (Jérusalem). Des chapitres consacrés à Nietzsche, Socrate, Kierkegaard éclairent le lien entre le savoir et les horreurs de l’existence humaine. (Christian Mouze, QL 1054).

GEORGES DIDI-HUBERMAN : Atlas ou le gai savoir inquiet, Minuit, 382 p., 29 €, « un livre éblouissant d’intelligence et de culture » sur l’atlas Mnemosyne d’Aby Warburg, considérée comme une œuvre phare pour mieux comprendre le rôle des images dans la connaissance de l’histoire (Jean Lacoste, QL 1050).

PASCAL ENGEL : Épistémologie pour une marquise, Éd. d’Ithaque, 180 p., 16,23 €. Une marquise et un chevalier abordent les problèmes de la philosophie des sciences (la nature de la découverte, des faits ou de la probabilité) ainsi que des sujets scientifiques (l’astronomie, les objets quantiques ou la nature des entités mathématiques).

FRITZ MAUTHNER : Le Langage, trad. de l’allemand par Jacques Le Rider, Bartillat, 178 p., 22 €, « détruit l’idée naïve, venue de l’enfance, que la maîtrise des mots donne prise sur le réel » (Jean Lacoste, QL 1061).

EDGAR MORIN : Mes philosophes, Germina, 158 p., 14 €, « une bonne introduction à son œuvre » et un « hommage à ses plus grands inspirateurs » (Héraclite d’Éphèse, Hegel, Pascal, Rousseau…) (Thierry Laisney, QL 1053).

BERTRAND RUSSELL : Histoire de la philosophie occidentale, Les Belle Lettres, 2 vol., 1006 p., 29,50 €, « surprend, choque, séduit par la force de ses partis pris. Cette histoire n’est pas l’œuvre d’un logicien, mais d’un moraliste soucieux du bonheur d’autrui » (Jean Lacoste, QL 1053).

GEORGE STEINER : Poésie de la pensée, Gallimard, 304 p., 20 €. Essai sur l’influence du contexte linguistique et culturel dans l’élaboration de la pensée philosophique, examinant plus attentivement l’engendrement des textes via des outils et des modes littéraires.

Histoire

D. DWORK et R. J. VAN PELT : Fuir le Reich (Les réfugiés juifs de 1933 à 1946), trad. de l’anglais (États-Unis) par Claire Darmon, Calmann Lévy, 480 p., 27 €. Histoires d’hommes, de femmes et d’enfants dont la vie dépendait de l’obtention d’un visa, du passage d’une frontière, de l’exil vers l’étranger, jusqu’à devenir des individus déracinés, sans repères et sans codes.

CHRISTIAN INGRAO : Croire et détruire. Les intellectuels dans la machine de guerre SS, Hachette, 700 p., 12 €. « Peu d’ouvrages permettent une vue aussi complète et pénétrante sur le système de destruction que fut la SS » (Georges-Arthur Goldschmidt, QL 1054).

IAN MORRIS : Pourquoi l’Occident domine le monde… pour l’instant (Les modèles du passé et ce qu’ils révèlent sur l’avenir), trad. de l’anglais par Jean Pouvelle, L’Arche, 768 p., 39 €, « tente de résumer plus de 15 000 ans d’histoire, d’identifier les principaux éléments d’interprétation qui pourraient expliquer la suprématie actuelle de l’Occident, et d’en dégager les leçons principales pour esquisser certains éléments de l’avenir de l’humanité » (Christian Comeliau, QL 1054).
Sociologie/Géopolitique/Environnement

LUC BOLTANSKI : Énigmes et complots, Gallimard/NRF Essais, 480 p., 23,90 €, « une interprétation critique, assez passionnante, de cet “art mineur“ de la littérature que forment le roman policier et le roman d’espionnage » (Jean Lacoste, QL 1057).

FLORENCE BURGAT : Une autre existence : la condition animale, Albin Michel, 400 p., 24,30 €, modifie radicalement notre façon d’envisager les animaux et reconnaît une condition animale.

JEAN-BAPTISTE FRESSOZ : L’Apocalypse joyeuse. Une histoire du risque technologique, Seuil, 312 p., 23 €, « ouvrage passionnant » sur « les racines historiques des contradictions socioéconomiques de notre modernité » et « preuve de la puissance d’un travail scientifique qui n’hésite pas à s’engager sur le terrain difficile de la contradiction des idées politiques » (Jean-Paul Deléage, QL 1058).

MARC JOLY : Devenir Norbert Elias, Fayard, 472 p., 26 €, cette « analyse alerte et novatrice d’Elias est sans doute l’un des ouvrages les plus lucides sur une grande figure des sciences sociales contemporaines » (Johan Heilbron, QL 1062).

N. ORESKES et E. CONRAY : Les Marchands de doute, Le Pommier, 528 p., 29 €, « décrypte la stratégie et les stratagèmes [des lobbies industriels américains], toujours présents et actifs pour semer la confusion chez les citoyens ordinaires et les responsables politiques à propos de vérités scientifiques pourtant bien établies » (Jean-Paul Deléage, QL 1057).

DARYUSH SHAYEGAN : La Conscience métisse, Albin Michel, 272 p., 22 €, ou « le vœu de voir apparaître un Nouvel Âge qui rétablirait un métissage entre l’intelligible et le sensible, le philosophique occidental et le syncrétisme oriental » (Jean-Michel Kantor, QL 1060).

SYGMUNT STEIN : Ma guerre d’Espagne. Brigades internationales : la fin d’un mythe, trad. du yiddish par Marina Alexeeva-Antipov, 288 p., 22 €, Maurice Nadeau, QL 1063 et ce N°.

Correspondances

BALZAC : Correspondance 1836-1841, Gallimard/La Pléiade, 1 396 p., 69 €, avec « des lettres fermement écrites, pleines d’intelligence et de pénétration » malgré « l’absence de considérations proprement littéraires » (Maurice Mourier, QL 1053).

LOUIS-FERDINAND CÉLINE : Lettres à Milton Hindus 1947-1949, Gallimard, 302 p., 27 €. 97 lettres où l’écrivain se livre sur l’intimité de son travail stylistique à M. Hindus, jeune universitaire juif américain.

HENRY MILLER : Frère Jacque. Lettres à Frédéric Jacques Temple, trad. de l’anglais par F. J. Temple, Finitude, 144 p., 20 €, rend compte de trente ans d’amitié entre l’écrivain et F. J. Temple. L’ensemble est illustré de fac-similés, dessins et photographies.

HENRY MILLER : Lettres à Maurice Nadeau 1947-1978, trad. de l’anglais par Marie-Odile Fortier-Masek, Buschet/Chastel, 435 p., 23 €, « naissance, développement et persistance d’une amitié littéraire […] marquée par la simple et touchante affectivité » (Maurice Mourier, QL 1056).

Biographie/Autobiographie

MYRIAM ANISSIMOV : Vassili Grossman. Un écrivain de combat, Seuil, 880 p., 30 €, « un livre qui construit patiemment la sagesse de Grossman », « un lent, merveilleux et heurté cheminement intime » (Christian Mouze, QL 1063).

DIMITRI BIKOV : Boris Pasternak, trad. du russe par Hélène Henry, Fayard, 911 p., 35 €, « biographie d’une extraordinaire tenue et richesse de son sujet, d’une extraordinaire abondance d’analyse, d’interrogation, d’interprétation d’un poète et d’une œuvre » (Christian Mouze, QL 1050).

PHILIPPE MESNARD : Primo Levi : le passage d’un témoin, Fayard, 500 p, 25,40 €. Biographie de l’écrivain italien, représentant du « devoir de mémoire ».

VICTORIA OCAMPO : En témoignage, trad. de l’espagnol (Argentine) par Anne Picard, Des femmes/Antoinette Fouque, 447 p., 25 €. Si « l’œuvre littéraire de Victoria Ocampo – essayiste et mémorialiste passionnée par les sujets les plus divers – est demeurée jusqu’ici assez mal connue chez nous », voici « un choix significatif propre à retenir l’attention » (Jacques Fressard, QL 1062).

MICHEL PATEAU : Jean Cayrol. Une vie en poésie, Seuil, 345 p., 23 €. Biographie « de ce voyageur plus immobile qu’il ne l’aurait voulu, de ce marin manqué, de ce laboratoire méditatif, de ce désespéré si tendre » (Marie Étienne, QL 1 062).

Journaux

PIERRE BERGOUNIOUX : Carnets de notes 2001-2010, Verdier, 1263 p., 39 €. « [Journal] aride, profondément désespéré, mais rassurant en même temps. L’épaisseur du présent nous protège. L’écrire, c’est entretenir un feu » (Tiphaine Samoyault, QL 1052).

CHARLES JULIET : Accueils, Journal IV, P.O.L, 384 p., 12 €. Des notes prises au jour le jour sur sa difficulté de vivre, ses tourments, son angoisse et ses interventions en vue d’affranchir l’œil de ce qui conditionnait sa vision.

PAUL LÉAUTAUD : Journal particulier 1935, Mercure de France, 352 p., 22,50 €, « raconte une histoire d’amour [Marie Dormoy], avec ses élans et ses obstacles, ses moments extatiques et ses mortes saisons ». « C’est vif, sans apprêt, souvent piquant et blessant » (Norbert Czarny, QL 1063).

NADEJLA MANDELSTAM : Contre tout espoir (Souvenirs), trad. du russe par Maya Minoustchine, Gallimard/Tel, 542 p., 16,50 €, réédition d’un premier volume des mémoires paru en 1972, « pour approcher, découvrir ou redécouvrir le poète Ossip Mandelstam (1891-1938) » (Christian Mouze, QL 1061).

CLAUDE OLLIER : Simulacre (2000-2009…), P.O.L, 256 p., 19 €. « Rêves, réflexions après lectures ou relectures, somptueuses descriptions consacrées à la nature, petits poèmes en vers libre »… « la même curiosité existentielle qu’il sait avoir impulsé sa propre trajectoire » (Agnès Vaquin, QL 1053).

HENRY DAVID THOREAU : Journal (1837-1840), trad. de l’américain par Thierry Gillybœuf, 256 p., 22 €. « Au-delà de cette évocation enivrée du grand opéra de la nature, s’élabore la préoccupation constante de Thoreau, c’est-à-dire l’invention d’un mode de vie qui le satisferait » (Claude Grimal, QL 1061).

Psychanalyse

FRANÇOIS JULLIEN : Cinq concepts proposés à la psychanalyse, Grasset, 183 p., 15 €, que sont la disponibilité, l’allusivité, le biais, la dé-fixation et la transformation silencieuse, et dans lesquels le travail de la cure psychanalytique pourrait se réfléchir et peut-être s’expliquer.

Arts/Esthétique 

SERGE FAUCHEREAU : Le Cubisme. Une révolution esthétique, Flammarion, 256 p., nb ill., 45 €, « analyses solides et personnelles » de cet historien de l’art. (Georges Raillard, QL 1059).

ANNIE LE BRUN : Les Acs-en-ciel du noir : Victor Hugo, Gallimard, 150 p., 45 ill. 19 €. « Admirable lectrice, Annie Le Brun nous aide à écouter de plus près les phrases imprévues […] de Victor Hugo » (Gilbert Lascault, QL 1058).

BRUNO MONTPIED : Éloge des jardins anarchiques, L’Insomniaque, 224 p., 250 photos coul. et DVD (film de Rémy Ricordeau), 29 €. « Les jardins anarchiques sont autant d’espaces où l’air frais de la liberté et de l’imagination vous libère les sinus et pousse l’esprit à franchir le seuil de la poésie en action ! » (Alain Joubert, QL 1056).

Voyages

LAWRENCE DURRELL : Dans l’ombre du soleil grec, La Quinzaine littéraire/Louis Vuitton, 384 p., 28 €. « Voilà un livre passionnant qui nous laisse pantois… » (Natacha Andriamirado, QL 1055).

ANNEMARIE SCHWARZENBACH : La Quête du réel, La Quinzaine littéraire/Louis Vuitton, 324 p., 26 €, lettres, articles et fragments du journal de l’écrivain Annemarie Schwarzenbach, née en 1908 à Zurich. « On est stupéfait de la perspicacité d’une jeune fille, 25 ans en 1933, en regard de l’aveuglement de plus âgés et de plus expérimentés » (Odile Hunoult, QL 1047).

Anthologies/Œuvres complètes

BASHÔ : Seigneur ermite, l’intégrale des haïkus, trad. du japonais par Makoto Kemmoku et Dominique Chipot, La Table Ronde, 480 p., 25 €. Anthologie des haïkus composés par Bashô (1644-1694).

RENÉ DE OBALDIA : Théâtre complet, Grasset, 1287 p., 40 €, l’œuvre dominée par la « tentation de l’absurde » de cet auteur dramatique français.

ANNIE ERNAUX : Écrire la vie, Gallimard/ Quarto, 1 085 p., 25 €, « “une sorte de photojournal”, supplément plutôt que complément de l’œuvre » (Tiphaine Samoyault, QL 1049).

Éros émerveillé. Anthologie de la poésie érotique française, Gallimard, 627 p., 12,50 €, rassemble cinq siècles de poésie érotique, de Ronsard à Rimbaud, en passant par Verlaine, Sade, Calaferte, Leiris ou Bataille.

PIERRE LOUŸS : Œuvre érotique, Robert Laffont/Bouquins, 1088 p., 30 €. Loin d’avoir été un passe-temps à côté de l’œuvre officielle, les textes érotiques sont au contraire l’expression la plus achevée et la plus subversive de l’écrivain.

PASCAL PIA : Chroniques littéraires 1954-1977, Du Lérot, 548 p., 50 €, « la plus libre, la plus vivante – la plus subversive aussi – des histoires de la littérature […] à savouver lentement » (Jean-Jacques Lefrère cité par Maurice Nadeau, QL 1060).

OLIVIER ROLIN : Circus 1. Romans, récits, articles, 1980-1998, Seuil, 1960 p., 37 €. « On aime le panache, le style Rolin », les « savoureuses notes en bas de pages ou présentations » et les articles « le sel de cette édition » (Norbert Czarny, QL 1048).

JORGE SEMPRÚN : Le Fer rouge de la mémoire, Gallimard/Quarto, 1 184 p., 25 €. Le Grand Voyage, L’Évanouissement, Quel beau dimanche !, L’Écriture ou la Vie, Le Mort qu’il faut et autres écrits illustrent le projet de Semprún : effectuer un travail de mémoire par le biais de l’écriture littéraire.

VIRGINIA WOOLF : Œuvres romanesques I et II, Gallimard/La Pléiade, 1 484 et 1 516 p., 67,50 € le vol., témoignent de « “l’immense fécondité” du rire woolfien, au travers de ses jeux de mots, de ses traits d’esprit, de son hédonisme, de la légèreté enjouée qu’elle s’efforçait de mobiliser contre la gravité et la gravitation » (Marc Porée, QL 1059).