Le peuple des télécommandés
Toutes les machines à dompter les mots vinrent loger chez moi, déchaînant les paroles, les arrêtant, les pétrifiant, les barattant, les gommant, les superposant, les précipitant en avant ou leur imposant de se hâter à rebours. En la même seconde, à volonté, le portugais devenait ukrainien, le suédois macédonien, et cela indéfiniment, selon tous mes plaisirs. Non-grammaire, non-syntaxe, non-langue m’étaient sans fin dispensées en tout langage par ces engins qui, plus que moi, logeaient chez moi, insolents dessus mon lit.
Et j’entendais toujour...
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