Les obus pleuraient au loin dans la nuit silencieuse. Les ténèbres avaient entièrement envahi notre abri ; nous avions laissé mourir la lampe et seules nos cigarettes, rougeoyant par intermittence, éclairaient furtivement la courbe d’une bouche ou la ligne brisée d’un doigt. De temps à autre, la mauvaise toile qui masquait l’entrée frémissait ; une ombre passait dans un souffle, suivie d’une autre parfois, puis l’immobilité retombait comme une chape.
Dupray soupira. Il ne se passait rien depuis des jours, mais nous savions le calme trompeur. La situation était sans retour. Nous s...
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