Dans le cadre de la manifestation "Villes en ruines : images, mémoires, métamorphoses", présentée au musée du Louvre du 18 au 20 octobre dernier, a été projeté le film de Filippos Koutsaftis "La Pierre triste" (Agelastos petra, 2000), tourné pendant douze années sur les sites d’Éleusis en Grèce. C’est un grand film-poème qui nous montre la mémoire d’une ville, sa culture, comme un champ archéologique qui serait, en même temps, un véritable champ de batailles politiques. Avant que le cinéaste, invité par le Louvre, ne répondît aux questions du public, Georges Didi-Huberman avait présenté l’œuvre sous forme d’une « lettre ».
La Pierre triste (Agelastos petra) 2000
Cher Filippos Koutsaftis,
J’ai commencé hier à vous écrire une lettre, je voulais trouver quelques mots pour vous dire – essayer de vous dire – la nécessité de partager mon émotion devant votre film La Pierre triste. J’étais en voyage. Difficile de se concentrer. En sorte que ma lettre restera suspendue, incomplète, trop impressionniste je le crains. Le seul avantage de cette situation, c’est que les spectateurs ici présents au Louvre pourront voir votre film sans trop tarder, sans passer par de trop, trop longs commentaires.
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