Dans l’avalanche de nouveautés de la rentrée littéraire, les lecteurs risquent de passer à côté d’un petit chef-d’œuvre. Paru en anglais en 1766 à Londres, "The genuine Memoirs of the celebrated Miss Maria Brown. Exhibiting the Life of a Courtezan in the most fashionable Scenes of Dissipation" paraît pour la première fois en français, deux siècles et demi plus tard, grâce à l’entremise d’André Fayot, déjà traducteur d’autres textes oubliés comme les "Histoire et Aventures de Duncan Campbell" de Daniel Defoe, en 2003. Il réussit ici, sans pasticher le style du XVIIIe siècle mais avec beaucoup de doigté, à rendre dans une langue savoureuse les péripéties rencontrées par les « marchandes ambulantes et colporteuses dans le commerce de l’amour ».
Caractéristique des « romans de filles », naguère étudiés par Mathilde Cortey (1), le récit des Mémoires de Maria Brown livre, à la première personne, les aventures d’une jeune femme du comté de Lancaster, qui, née dans une famille catholique, a quitté son île natale pour être élevée dans un couvent à Douai, et connaîtra, avant de faire une fin honorable comme épouse d’un honnête commerçant et mère de quatre enfants, des déboires amoureux et financiers qui la mettront sur le chemin d’aventuriers et de mères maquerelles de tous bords.
La première partie retrace ...
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