Une histoire française de la Révolution russe

Dans leur jeunesse et la nôtre, Jean Birnbaum avait insisté sur l'obsession de la transmission de la mémoire du mouvement révolutionnaire qui habitait les héritiers du fondateur de l'Armée rouge. L'ouvrage d'Éric Aunoble, qui étudie les représentations de la Révolution russe en France depuis la prise du palais d'Hiver, laisse penser que l'échec est patent. Les « dix jours qui ébranlèrent le monde », après avoir fait vibrer des générations de communistes et causé tant d'effroi, s'effacent de l'horizon. Si l'époque fait grand cas du devoir de mémoire, ce n'est manifestement pas de celle de l'Octobre rouge qu'il s'agit.
Eric Aunoble
La révolution russe, une histoire française. Lectures et représentations depuis 1917

Éric Aunoble suit les étapes de cette réception. Il commence par les réactions à chaud de la presse. La défection russe lors de la paix de Brest-Litovsk scandalise. Mais, au-delà de cette réaction épidermique, c'est tout le registre des poncifs réactionnaires contre les soulèvements populaires qui est mobilisé : le complot judéo-bolchevique, l'assimilation de la révolution à une folie furieuse (comme en témoigne le titre d’un livre paru en 1919 : Au pays de la démence rouge) et des communistes à des criminels (La Russie à la tête de l'apacherie mondiale). ...

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