Elle me le dit un jour, il y a une dizaine d’années, d’un ton ferme, avec un air de gravité qui me surprit : « Je ne mens jamais. » C’était en 1999, peu avant la mort de Nathalie, sa mère. Sans doute me l’avait-elle dit auparavant et avais-je dû, alors, lui faire les objections qu’on fait en pareil cas, par exemple, dirait-elle à un mourant qui lui demanderait si sa mort est proche, que oui, elle est imminente ? Cette fois, Anne devança ma question en me disant que sa mère avait souhaité sa présence constante à son chevet à l’instant de sa mort, précisément parce qu’e...
Anne Sarraute et le refus du mensonge
Article publié dans le n°1000 (01 oct. 2009) de Quinzaines
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