« Garde nationale » : teinté d’une patine XIXe siècle, le parfum révolutionnaire du mot éveille des images de barricades, sans que l’on sache très bien de quel côté combattent les gardes... Le fait est que la Garde nationale traverse huit décennies d’histoire de France et qu’elle en est une actrice mal connue. Exception faite des travaux pionniers de Louis Girard et de Georges Carrot, les études qui lui ont été consacrées sont très rares. L’omission est réparée par Roger Dupuy, qui avait déjà codirigé un important colloque sur la question et qui livre ici une synthèse plaisante et stimulante.
La Garde nationale, 1789-1872
La Garde nationale est née en juillet 1789 pour répondre à un double besoin : faire face au « complot aristocratique » et contenir les émotions populaires. À Paris comme en province, il fallait doter le peuple d’une force armée susceptible de concurrencer l’armée, chasse gardée des nobles. Héritière des milices bourgeoises, la Garde devient le pilier du maintien de l’ordre. Mais elle a aussi affirmé sa légitimité révolutionnaire en participant à la prise de la Bastille.
L’institution s’impose sous le commandement de La Fayette, en lequel Roger Dupuy voit « une sorte de conné...
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