Mis en cause par la Société des Nations pour les persécutions qu’il faisait subir aux Juifs, le gouvernement nazi fit répondre par son représentant que « charbonnier est maître en sa demeure ». Même si ce n’est pas l’exemple qu’elle prend, car ses références sont plus récentes, cette réponse pose bien le problème que Monique Chemillier-Gendreau aborde ici : jusqu’où la revendication de souveraineté est-elle acceptable ? Sa position a le mérite de la netteté : ce livre est un long réquisitoire contre la notion même de souveraineté.
De la guerre à la communauté universelle. Entre droit et politique
Craignant un contresens, au reste peu probable dès lors que le lecteur fait preuve d’un minimum de bonne foi, Monique Chemillier-Gendreau commence par mettre en garde contre une éventuelle confusion entre son propos et celui des « libertariens américains qui ne veulent ni impôts, ni protection sociale, ni bien public, mais seulement le droit de porter des armes pour garantir une liberté individuelle fondée sur le refus de l’association politique ».
On comprend d’autant mieux qu’elle veuille se démarquer clairement de ces courants, et de manière générale de tout...
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