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Deux héros du monde animal

Gilles Lapouge, notre nouveau fabuliste ? Il n'ose pas encore, comme « l'espiègle écrivain » de Chateau-Thierry, faire parler eux-mêmes les animaux qu'il met en scène, mais, pratiquant lui aussi un anthropomorphisme sans état d'âme, il n'hésite pas, dans cet essai de « zoologie comparée » d'inspiration libertaire, à leur attribuer les vertus et les vices qu'on associe d'ordinaire aux êtres humains.
Gilles Lapouge
L'âne et l'abeille

« L'âne est fantaisiste, rétif à l'embrigadement, émotif, amical et poussiéreux, amoureux, inventif et lyrique », tandis que l'abeille serait « communautaire, sociale, hygiénique, froide, rationnelle ». Les ruches, dans leur organisation, « préfigurent les sociétés glaciales, techniciennes, barbares en somme, modernes en somme, desquelles nous sommes les proies. » Nous voilà avertis. La fable ne se contente pas de distraire et de faire sourire ­- et Gilles Lapouge y excelle avec ses anecdotes tirées de l'Histoire sainte ­-  elle co...

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