On croit savoir qu’Henri Deluy est aux environs de Kaboul mais il est à Bogota où il prend des notes. On l’imagine en train de traduire Tsvétaeva mais il termine la présentation d’un poète néerlandais et griffonne en marge des réflexions. On pense qu’il prépare une de ces anthologies qui le réjouissent mais ça c’était hier. Il vient de terminer un livre sur les bouillabaisses et copie le menu d’un restaurant. On se dit qu’à plus de 80 ans, il cherche à dégager une logique dans son passé, à tirer des leçons. Mais pas du tout ! Il cherche d’autres sens possibles aux présents qu’il a traversés.   
                
                                    
             
                                        
                    
                                                                                Écrire 
débris intimes sincères et réticents 
fouillis de ronces vertes 
bourgeons serrés sur des branches de frênes
rameaux mis à nu buisson 
de proximité teintes brunes 
des verdures enfouies 
sous le feuillage et verdures 
enfouies sous un pépiement 
métallique
et jamais 
d’une tristesse 
universelle écrire 
pas plus qu’écrire
Si L’Heure dite est un bilan, c’est un bilan-tou...
                     
                 
                
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