Dans Bourlinguer, Cendrars insiste sur l’importance qu’a revêtue pour lui la lecture du Latin mystique de Remy de Gourmont, lecture dont il fait « une date de naissance intellectuelle ». Parmi les premiers ouvrages publiés par le Mercure de France, en 1892, toute nouvelle maison d’édition sur le point de devenir le creuset d’une littérature nouvelle, Le Latin mystique est, comme l’affirme Pierre Laurens dans sa réédition, un « livre-culte ». Ce livre-culte ayant été toutefois quelque peu oublié, sa réédition, dans la collection « Essais » des Belles Lettres, est une bonne nouvelle.
Le latin mystique, les poètes de l'antiphonaire et la symbolique au Moyen Âge
Au moment où il publie Le Latin mystique, Gourmont, s’il a publié quelques ouvrages (un roman, un recueil de poèmes, des ouvrages de vulgarisation), est au début d’une carrière qui fera de lui une figure centrale du Mercure et de la critique littéraire du temps. Quel est donc le sens de l’entreprise poursuivie à travers cette anthologie sur les poètes de l’antiphonaire ? Une démarche mystique ? Un travail d’érudition ? L’essai d’un écrivain sur une littérature autre (par sa distance linguistique et historique) ?
Une démarche mystique, un retour à la foi et à la spirit...
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