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Une histoire de l'art

EXPOSITION

UNE HISTOIRE, ART, ARCHITECTURE ET DESIGN

Des années 80 à aujourd'hui

Sous la direction de Christine Macel

Nouvel accrochage des collections contemporaines du Centre Pompidou

2 juillet 2014 - décembre 2015

 

Catalogue de l'exposition

Flammarion, 288 p., 39,90€

A l'ouverture du catalogue de cette exposition, réunies sur la même page, trois images : le lapin inoxydable de Jeff Koons, le cowboy de Richard Prince, le requin au formol de Damien Hirst....

A l'ouverture du catalogue de cette exposition, réunies sur la même page, trois images : le lapin inoxydable de Jeff Koons, le cowboy de Richard Prince, le requin au formol de Damien Hirst. Y a t-il encore à redire sur ceux-là, « qui font figure de grands gagnants des récentes ventes » ? Ces noms bénéficient de la « légitimation par le marché », un marché où les maisons de vente et les fondations d’art appartiennent à la même enseigne. La question est alors posée : « Et l’art dans tout ça ? Quels nouveaux récits de l’art ? Quels critères ? » L’exposition et le catalogue proposent des réponses, donnent à lire une histoire. Dans les faits, une transformation radicale aurait eu lieu en même temps que le monde est devenu un « autre monde » : transformations politiques, globalisation, tourisme culturel, l’art comme objet de consommation, etc.

De ce constat on peut déduire deux diagnostics : l’art est vivant, l’art dont on parle est un objet de marché. L’exposition de Beaubourg n’est pas simplificatrice. Elle s’intitule avec précision : « Une histoire... » Un article indéfini. Elle a pour champ l’art, l’architecture et le design (très inégalement médiatisés). Quatre cent cinquante œuvres du fonds du musée entrent dans une confrontation qui durera un an et demi, entre elles et notre vie quotidienne. Dans une vitrine, la cafetière italienne que vous utilisez, votre montre Swatch. Mais aussi, présent sur la couverture du catalogue, un pantalon Armani, des orties sortant des poches - le luxe et sa contestation. L’œuvre est de Mircea Cantor. Anonyme, un verre à eau « verre non daté dix centimètres sur six cinq ». Mais aussi, versant vers l’art, le bureau de Norman Foster (1985), la maquette de l’opéra de Tokyo par Jean Nouvel et Philippe Starck, des noms connus parmi ceux des deux cents artistes présents.

L’exposition n’engendre pas l’ennui. Le dépaysement et le pays de connaissance vont ici de pair. On découvrira l’artiste comme historien, l’artiste comme archiviste, jusqu’au design connecté au monde vivant. On ira à cette exposition ouverte, y compris à la pluralité des entrées. On réagira. On recourra à l’ouvrage qui accompagne l’exposition et qui est lui-même la composition d’une histoire.

Georges Raillard

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