Isabelle Sauvage

Une barque de mots

Sans détermination, deux noms, barque pierre, sont juxtaposés. Forment-ils un mot nouveau composé sans trait d’union ? « [L]a barque / était de pierre », est-il précisé dans le p­oème initial. Le «...

Graver les cris

Tout sort du silence, avec effort, accouchement, parturition du dire et du voir, en feulements de l’âme recourbée, en murmures murmurés aux murs de soi, dans l’interférence des lieux et des époques...

Poètes et fantômes

Le même mythe raconte qu’Orphée fut déchiqueté par les jalouses Ménades et que sa tête, roulant dans le fleuve Euros, chantait encore le nom d’Eurydice. Les voix qui nous hantent sont-elles si for...

La récitation de l’oubli

Une note à la fin du livre rappelle que le titre est une allusion directe à un petit dessin de Marcel Duchamp, daté de 1912 et intitulé Avoir l’apprenti dans le soleil, « où l’on peut découvrir un ...

Naissance du poème

L’Enclos du vent, par sa paradoxale assise, offre la surprise d’un complément du nom qui dément la clôture : le vent transporte, il éloigne, il ignore les frontières. La liberté, il l’exerce sans c...

Nos vies inabouties

Le titre du livre, Sommes nous, sixième ouvrage de Sofia Queiros, s’écrit sans trait d’union : pas une question, l’intégrité du verbe, le poids du pronom. La voix cherche son identité, « je » agit ...

La langue révoltée

Courir essoufflé, devant la nuit courir et suivre en double file Yannick Torlini. Sa langue éloigne : des sentiers battus. Elle abat les cartes droites et bien rangées. Il faut accepter de se laiss...

La traversée des genres

Chez Yves di Manno, avant même les photos qui accompagnent le texte, la ponctuation joue sa partie, en s’interposant à l’intérieur du titre à une place inusitée : entre l’article et le substantif. ...

Les mots des autres

Louise Dupré est poète, romancière, essayiste. Elle enseigne à l’université de Montréal. Québécoise, elle parle sa langue, la nôtre, le français, d’une voix douce, un peu chantante. Et elle écrit d...

Le conditionnel passé

Angela Lugrin n’est pas psychanalyste, elle enseigne le français, entendons la littérature, même si cet énoncé lui fait éprouver en ce lieu clos un sentiment d’usurpation. Une année durant, elle va...