Sur le même sujet

A lire aussi

Douze mille messages énigmatiques

Chaque numéro de La Quinzaine littéraire comporte dix à quinze messages énigmatiques : des phrases interrogatives, des sentences imprévues, des titres insolites, des maximes qui dé...

Chaque numéro de La Quinzaine littéraire comporte dix à quinze messages énigmatiques : des phrases interrogatives, des sentences imprévues, des titres insolites, des maximes qui déconcertent. Se dispersent douze mille incitations dans les mille numéros de La Quinzaine littéraire.

Par exemple… « Un continent d’incontinence »… « Un caïman, ça trompe énormément »… Surgit « les exesauvage »… « Que sauveriez-vous du XXe siècle ? »… « Un bon écrivain est il un écrivain mort ? »… Courir « à la recherche d’une ombre chinoise »… « Il faut tout détruire »… Écouter « un dialogue du violon et de l’alto »… « La Russie est un sac, l’Europe un rayon de miel »… Circule « le fils d’un prêtre »… Un dessinateur « tresse et tord l’espace »… Respecter « Sa Majesté le Sexe »… Tu vois « l’univers comme cirque »… « Maintenant, il faut des armes ! »

La Quinzaine littéraire est loin des quotidiens, des hebdomadaires, des mensuels. Tous les quinze jours, la réflexion respire. Elle se calme, puis elle s’accélère. Elle se détend, puis décide. La réflexion méthodique examine les labyrinthes de la littérature (d’abord), de l’ethnologie, de la psychanalyse, des images : notre époque… La Quinzaine littéraire trouve son souffle, peut-être à la manière des Cahiers de la Quinzaine (1900-1914) que Charles Péguy a fondés et dirigés. En 1902, Péguy précise le chemin de la revue : « Libres de toute haine et de toute illusion, mais non pas libres de toute vigueur et de toute fraîcheur, nous travaillerons dans la sérénité… »

La Quinzaine littéraire vit dans les livres. Elle avance par la littérature, pour la littérature. Elle reste une revue rebelle, insoumise. Elle résiste. Elle lutte.

Gilbert Lascault

Vous aimerez aussi