Les trois livres de Jacques Abeille dont il sera ici question appartiennent tous à une vaste entreprise se situant hors du temps et de l’Histoire ; ils constituent trois épisodes de ce que l’auteur appelle le « Cycle des Contrées », auxquels il faudrait ajouter trois autres titres publiés ailleurs, cet « ailleurs » convenant parfaitement à l’ensemble d’une œuvre dont on ne saurait, à ce jour, percevoir les limites. En guise d’introduction, qu’il me soit permis de citer un écrivain que ma compagne disparue aimait à faire résonner : « Considère la vie comme un rêve entre mille rêves, et chaque rêve comme une ouverture particulière à la réalité. Tu peux faire tout cela si tu disposes de la clé magique » ; c’est d’Ernst Jünger. Il me semble que Jacques Abeille dispose de cette clé magique…
Les jardins statuaires
(
Attila)
Très naturellement, c’est du côté du surréalisme que Jacques Abeille, en sa jeunesse, tourna le regard, après avoir fréquenté Baudelaire et Nerval ; s’il prit contact avec André Breton en 1966, il ne le rencontra malheureusement pas, le poète de Nadja, malade et à quelques mois de son décès, s’étant éloigné des réunions du « Café ». Après l’autodissolution du groupe, il participa à l’aventure du Bulletin de liaison surréaliste, puis à la mouvance autour de la revue Toril, animée par Pierre Peuchmaurd. Ces détail...
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