Avec le Romantisme, la relation du poète avec sa langue devient un lien filial. Les langues cessent d'être des constructions culturelles au service de locuteurs pouvant choisir librement en fonction de leurs préférences ou de leurs intérêts : elles deviennent des réalités presque biologiques. La langue ne se choisit pas, elle nous accueille. Tout comme la naissance place l'individu dans un arbre généalogique, la patrie et la langue l'attachent à une tradition séculaire. Et cela, selon la conception romantique, mérite une gratitude et une reconnaissance analogues à celles que doivent nous...
L’utopie linguistique de César Moro
Article publié dans le n°1267 (28 mai 2025) de Quinzaines
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