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La voix même de la littérature

 Le lecteur pressé, à qui ce beau et substantiel livre n’est pas destiné, pourra s’étonner de cette composition en mosaïque, de cette marqueterie de citations associées, accumulées, combinées, chacune bien identifiée dans les notes, mais comme intégrée au discours très écrit de Jean-Claude Mathieu. Comme si, derrière les voix très diverses des écrivains cités devait se faire entendre la voix même de la littérature, telle qu’elle voit et vit le monde (la « voix de Personne », est-il dit). L’autorité de l’auteur de chacune des citations s’efface – qu’il s’agisse de Hugo, de Mallarmé, de Dante ou de Baudelaire – pour donner plus d’éclat encore au témoignage pour ainsi dire anonyme et objectif, partagé, qu’il apporte sur les phénomènes apparentés et pourtant contraires de l’écriture et de l’inscription.
Jean-Claude Mathieu
Ecrire, inscrire. Images d'inscriptions, mirages d'écriture

En même temps, on devine que cette savante et mélancolique « somme de poésie », comme toute collection – Walter Benjamin nous l’a appris –, repose sur une nécessité toute subjective. Comme Hugo, souvent cité, l’auteur pourrait dire : « J’ai toujours eu le goût des inscriptions. » Jean-Claude Mathieu partage cet « intérêt troublant » de certains écrivains pour l’inscription, qu’il s’agisse des inscriptions « glorieuses », en belles capitales, des monuments antiques ou des graffitis des prisonniers sur les murs de prisons. Or « relever les émergences d’inscription, c’est relever l’envers o...

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