Peu de villes ont autant que Paris – note quelque part Walter Benjamin – donné lieu à autant de livres, et il faut être bien hardi pour consacrer un livre de plus à cette agglomération dont chaque monument, chaque rue, chaque pierre a son histoire documentée. Pour ainsi mettre ses pas dans ceux de Maxime Du Camp ou de Louis Chevalier. En même temps, l’observateur lucide voit bien que la ville que nous avons connue au XXe siècle et qui fut la « capitale du XIXe siècle » va perdre son identité et nécessairement se fondre dans un plus grand ensemble aux contours flous, un « Grand Paris » intégrant les territoires au-delà du « périphérique » – comme la ville du baron Haussmann avait avalé les « fortifs » et les communes voisines, absorbant ces banlieues « tentaculaires » dont le « centre » politique et culturel se méfie toujours et qui lui inspirent – écrit Graham Robb – « plus de crainte qu’aux temps où elles étaient infestées de brigands et de loups ». Est-ce la fin de Paris ?
Une histoire de Paris par ceux qui l'ont fait
Certes, le charme de cette ville-musée opère toujours et, dans ce livre aussi séduisant qu’original – remarquablement traduit par Isabelle D. Taudière – l’historien anglais Graham Robb rend pleinement justice à cet « immense ouvrage collectif du XIXe siècle » qu’est Paris, « cet océan fait de la main de l’homme » que Zola et sa femme découvrent du haut de la tour Eiffel. Comme il lui semble toutefois impossible de saisir « dans toute sa complexité une métropole en perpétuel devenir », il choisit de « composer une mini-Comédie humaine » dans laquelle l’histoire de la v...
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