Le crime fondateur de tout monothéisme est de nier l’évidence d’un primat du corps sur l’esprit. De séparer le corps de l’esprit. Jusqu’à les opposer. L’être humain doit être châtié dans sa chair, puni de sa démesure, de sa curiosité, de son appétit de comprendre, de cette intelligence qui lui a ouvert le monde. L’homme devra donc ployer sous le fardeau du labeur et la femme, endurer le travail de l’accouchement. Par un renversement des aspirations naturelles, la contrition, la douleur, le sacrifice seront glorifiés comme autant d’actes de purification. La souffrance devient gage de réde...
Éros est grand
Article publié dans le n°1244 (05 mai 2022) de Quinzaines
Œuvres de chair. Figures du discours érotique
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