Il est évident que tout lecteur peut identifier d’emblée un énoncé de science-fiction. Est-ce l’affaire d’une phraséologie constante propre au genre ? Non, sans doute. Cette identification doit se faire à partir de critères très simples mais essentiels. La sémiotique revient à objectiver et formaliser un savoir préexistant. La science linguistique a pour objet une autre science dont tout le monde possède la connaissance passé l’âge de quatre ans, malgré sa complexité, la science nommée « langage ». La science des textes, de même, a pour but de formaliser un savoir à double face, écriture/lecture, le savoir de la production discursive.
Le fait que le récit de SF soit, par la nature des choses, éminemment dépourvu de référent, autrement dit que les planètes Gethen, Fomalhaut, Hain, Urras et Anaress (pour évoquer divers romans d’Ursula Le Guin) n’ « existent » pas, ne contribue nullement à le caractériser comme tel.
Ce qui caractérise sémiotiquement la SF est d’être un genre de récit fondé sur une syntagmatique intelligible, mais qui renvoie à des mirages paradigmatiques, à des paradigmes absents. En ceci, la SF est à un double égard conjecturale : son projet esthétique consiste à imag...
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