Sur le même sujet

Génération charnière et postmemory

C’est à Marianne Hirsch, professeur de littérature comparée à l’université Columbia (New York), qui commença sa carrière par une thèse audacieuse sur trois monstres (masculins) de la littérature, Henry James, Michel Butor et Uwe Johnson, que l’on doit la notion de « postmemory ». La « postmémoire » désigne la transmission des traumatismes que l’histoire inflige d’une génération à l’autre. Une notion avec laquelle, quand bien même ils seraient rétifs à la mémoire, les historiens doivent compter.
Marianne Hirsch
The generation of postmemory. Writing and visual culture after the holocaust

Assistant à la projection de Shoah de Claude Lanzmann en 1986 à Darmouth où elle enseignait, Marianne Hirsch s’irrita : « Mais où sont les femmes dans ce film ? » C’est vrai, il n’y en a guère, ou alors elles sont traductrices. (Certes, elles n’étaient pas dans les Sonderkommandos (2), mais elles étaient à Auschwitz.) La mémoire est « genrée » comme on dit désormais (on finira par s’y habituer) et Shoah a montré des hommes, mais qu’importe, admet finalement Marianne Hirsch quand elle en fait le constat, le film a libéré la parole n...

La lecture des articles est réservée à la souscription d‘un abonnement spécifique
La lecture de cet article est soumise à la souscription d'un abonnement. Si vous possédez un abonnement, merci de vous connecter ci-dessous. Si vous souhaitez vous abonner, nous vous remercions d'utiliser un ordinateur plutôt qu'un téléphone ou une tablette

Vous êtes abonné(e)

Identifiez vous

Pas encore abonné(e) ?

Abonnez vous

Choisissez votre formule d'abonnement et accédez à La Quinzaine

Vous aimerez aussi