Julien de Kerviler : un vertige de la mémoire

Deux ans après la mort de Philippe Sollers, Yannick Haenel crée la collection « Aventures » aux éditions Gallimard et publie Les mouvements de l’Armée rouge en 1945, un premier roman signé Julien de Kerviler. Aux écrivains précoces, on est en droit de préférer les écrivains tardifs. Si Henry Miller et Goliarda Sapienza publièrent pour la première fois à l’âge de quarante-trois ans, Julien de Kerviler, lui, aura attendu quarante-huit ans pour faire paraître son premier roman. Avec ce titre aux fausses allures de chapitre d’histoire-géographie, dans lequel il n’est question ni de l’Armée rouge ni de 1945, si ce n’est lorsqu’une voisine regarde un film sur le sujet, l’auteur compose un premier roman hypnotique et foisonnant.
Julien De Kerviler
Les mouvements de l'Armée rouge en 1945

Le livre de l’inquiétude


Du narrateur qui monologue et se mue quasiment en archéologue, on apprend très vite qu’il dispense des cours de littérature dans une université chinoise. Les noms défilent, quasiment tous inconnus du lecteur occidental ; une inquiétante étrangeté, moite et addictive, se diffuse aussitôt pour ne plus vous lâcher : « Il a pris l’enveloppe qui était dans la boîte et il a ouvert l’enveloppe et il a dit que l’examen serait peut-être délicat puis il a dit que l’examen serait peut-être douloureux ».


Au cœur d’un flux d...

La lecture des articles est réservée à la souscription d‘un abonnement spécifique
La lecture de cet article est soumise à la souscription d'un abonnement. Si vous possédez un abonnement, merci de vous connecter ci-dessous. Si vous souhaitez vous abonner, nous vous remercions d'utiliser un ordinateur plutôt qu'un téléphone ou une tablette

Vous êtes abonné(e)

Identifiez vous

Pas encore abonné(e) ?

Abonnez vous

Choisissez votre formule d'abonnement et accédez à La Quinzaine

Vous aimerez aussi