Pascale Robert-Diard est une talentueuse et précise chroniqueuse judiciaire au Monde. Et le livre qu’elle publie évoque bien une grande affaire criminelle, l’affaire Agnelet. On se souvient qu’il s’agissait de la disparition de l'héritière du Palais de la Méditerranée de Nice, Agnès Le Roux, et que le principal suspect était son amant, l’ancien avocat Maurice Agnelet. Mais, cette fois, nous ne sommes plus dans le registre étroit de la chronique. Nous avons affaire à un récit pointu, structuré, profond, qui travaille de manière singulière et aboutie la question même du réel, du réel du procès et du réel d’une famille.
Au cœur de ce récit, l’épisode qui donne son titre au livre, cette « déposition » qu’un fils fait devant la cour d’assises de Rennes et qui soudain vient, comme l’écrivait Éluard à propos de la célèbre Violette Nozière, défaire « l’affreux nœud de serpent des liens du sang ». Ces mots directs, violents, définitifs, viendront briser un sceau, et de ce geste le récit fera le point d’attache d’un fil que l’on remonte avec saisissement.
Il y a quelque chose de remarquable...
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