Sur le même sujet

L'interprétation des lois. Un jeu sous contraintes

Hans-Georg Gadamer a écrit que seuls les juristes et les théologiens n’avaient jamais oublié ce qu’interpréter voulait dire. Cette proximité des juristes et des théologiens est à la fois flatteuse et inquiétante. Flatteuse, en raison de l’impressionnante tradition herméneutique qu’a suscitée, dans les religions du Livre, le commentaire des textes sacrés. Inquiétante, dans la mesure où d’emblée la scientificité de l’interprétation des textes juridiques semble mise en doute – soupçon confirmé par le fait que la science du droit se qualifie elle-même de « doctrine », voire de « dogmatique ».

Nous voilà donc avertis : l’herméneutique juridique est une pratique « engagée » : il s’agit, pour parler encore comme Gadamer, de confirmer l’« appartenance » du juge à l’institution, et de développer la « pré-interprétation » qui conférera effet utile au texte de loi. Telle est du reste la golden rule des juristes anglo-américains : ne jamais prêter une intention absurde, inéquitable ou irréalisable au législateur. En droit continental, la référence à la « rationalité du législateur » conduit également à une interprétation « optimalisante », tant sur le plan sémantique (pertin...

La lecture des articles est réservée à la souscription d‘un abonnement spécifique
La lecture de cet article est soumise à la souscription d'un abonnement. Si vous possédez un abonnement, merci de vous connecter ci-dessous. Si vous souhaitez vous abonner, nous vous remercions d'utiliser un ordinateur plutôt qu'un téléphone ou une tablette

Vous êtes abonné(e)

Identifiez vous

Pas encore abonné(e) ?

Abonnez vous

Choisissez votre formule d'abonnement et accédez à La Quinzaine

Vous aimerez aussi