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La censure à l'oeuvre

Un jour, sous Brejnev, le poète Boulat Okoudjava voulut publier un recueil de poèmes sous le titre Un tramway mélancolique. La censure refusa ce titre jugé trop pessimiste sur la réalité soviétique : si le tramway est mélancolique les passagers le sont sans doute aussi. Or s’ils le sont, c’est qu’ils ne sont pas contents. Comment pourraient-ils l’être ? Le recueil reçut, si mes souvenirs sont bons, le titre de Joyeux tambour, plus propre à susciter l’image de l’avenir radieux que la bureaucratie proposait aux peuples de l’URSS qui n’en croyaient rien.

On peut deviner à partir de cet incident grotesque à quels obstacles se heurta Anatoli Kouznetsov quand il alla proposer en 1962 le manuscrit de son roman Babi Yar à la rédaction de la revue Iounost dirigée par le très conformiste et très médiocre romancier Boris Polevoï.


Quelques mois plus tôt en effet, le 19 septembre 1961, le journal de l’Union des écrivains Literatournaia Gazeta avait publié sous le même titre un poème d’Evtouchenko évoquant le massacre, occulté en URSS, de plus de 30 000 Juifs par les nazis dans ce ravin de la banlieue de Kiev à la...

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