C’est un événement à saluer : les éditions Le Bruit du temps (dirigées par Antoine Jaccottet) entreprennent de publier la traduction des œuvres complètes du grand Polonais Zbigniew Herbert. Voici, en partie donnée, en partie promise au lecteur, l’une des œuvres poétiques les plus rayonnantes et les plus représentatives de la seconde moitié du xxe siècle européen. La quasi-perfection de beaucoup des poèmes d’Herbert ne peut faire oublier le fond de violence historique sur lequel ils s’enlèvent et dont leur réalisation est, dans le moindre détail, indétachable. « Herbert, nous explique la traductrice Brigitte Gautier, a publié neuf recueils de poèmes, que Le Bruit du temps éditera chronologiquement en réunissant chaque année trois de ses recueils, parallèlement à l’édition ou à la réédition, également sur un rythme annuel, de ses trois volumes d’essais : Un barbare dans le jardin (1962), Nature morte avec bride et mors (1993) et Le Labyrinthe au bord de la mer (posthume, 2000) (1). »
Cette grande entreprise commence donc par deux superbes volumes, l’un de poèmes (en édition bilingue), l’autre d’essais. Les traductions de Brigitte Gautier ont la précision langagière et la limpidité inquiète que requiert, à l’évidence, la poésie de Herbert. Et les textes sont scrupuleusement introduits ou accompagnés : avant-propos, notes, chronologie...
En tête du volume de poèmes a été judicieusement placée une « conversation de Zbigniew Herbert avec lui-même » (dont Herbert avait fait la préface de ses Poèmes choisis parus à Varsovie en 1973) et intit...
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