Le Temps dans la Fiction. Le Roman de l'avenir et l'anticipation dans le présent

En 1834, Félix Bodin, membre de la Chambre des députés, publie un manifeste aussi éclatant que le manifeste romantique (la "Préface de Cromwell", 1827) mais qui aura moins de conséquences immédiates et qui passera même à peu près inaperçu jusqu’à ce que des érudits le déterrent un siècle et demi plus tard. Ce texte bref paraît en préface de son "Roman de l’avenir" (1) dédié de façon assez provocante "Au Passé" et publié chez Lecointe et Pougins, éditeurs, libraires-commissionnaires, 49, rue des Augustins. Il ne figure même pas dans sa bibliographie officielle. On ne lui connaît pas d’autre œuvre littéraire.

L’anticipation n’est certes pas son invention. Pierre Versins, dans son Encyclopédie, en recense une vingtaine avant le XIXe siècle. La plus célèbre demeure sans doute L’An 2440, rêve s’il en fut jamais (1770), de Louis Sébastien Mercier, à mi-chemin entre l’utopie et la prévision de l’avenir mais penchant plutôt, malgré ce qu’on en écrit, vers la seconde. Mercier imagine ce que Paris deviendra sous l’emprise des idées des Lumières.


Bodin sera cependant mal entendu. En 1843, Émile Souvestre, polygraphe breton du genre médiocre, et plutôt réac...

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