À la fin du mois de septembre 1793, le mystérieux Antoine Gonsse, qui se fait appeler « marquis de Rougeville », réussit à faire évader Marie-Antoinette de la Conciergerie. La femme simple d’esprit qui a été laissée à la place de la « veuve Capet » est relâchée quelques jours plus tard : il est clair qu’elle ne peut apporter aucune information aux enquêteurs. Le 16 octobre, on apprend que la ci-devant reine est à Bruxelles, en sécurité, auprès de sa sœur Marie-Christine et de son beau-frère le duc de Saxe-Teschen. Démarrent alors les négociations pour l’échange, contre des républicains prisonniers, des deux enfants de Marie-Antoinette et de feu Louis XVI. Marie-Thérèse-Charlotte est libérée aussitôt. Quelques semaines plus tard, c’est le tour de Louis-Charles, qui sera sacré roi et couronné à Reims en 1800 sous le nom de Louis XVII, son royaume ayant été reconquis grâce, notamment, à l’union inattendue de l’Autriche et de l’Angleterre, soucieuses d’éviter la contagion révolutionnaire.
Bien entendu, les choses ne se sont pas passées ainsi. Envisager l’histoire telle qu’elle aurait pu se passer est pourtant à la fois une réaction très humaine – et si grand-père était revenu de la guerre… – et une tendance actuelle dans le monde éditorial anglo-saxon. L’uchronie, pour lui donner son nom, prend un événement historique et imagine ce qui se serait passé s’il n’avait pas eu lieu ou si son résultat avait été autre : si Christophe Colomb n’était jamais arrivé en Amérique, par exemple. Le genre n’est pas neuf. Au Ier siècle av. J.-C., Tite-Live s’interroge, dans le l...
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