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Lytton et Virginia

« Le 17 février 1909 Lytton se rendit au 29 Fitzroy Square, demanda Virginia en mariage et fut accepté. » Ainsi Quentin Bell commence-t-il le chapitre huit de sa biographie en deux volumes de Virginia Woolf. Mais au moment même où il adressait sa demande, Lytton comprit que l’idée, qu’il avait longtemps retournée dans son esprit et qui, selon lui, devait résoudre les problèmes d’une vie privée très complexe, était en fait tout le contraire d’une bonne solution. Il était d’autant plus horrifié de la situation dans laquelle il s’était mis qu’il se croyait aimé de Virginia. Fort heureusement il n’en était rien, Virginia le lui assura lors d’un second entretien au cours duquel la proposition fut retirée.

Il est vrai qu’au physique, Lytton, long, anguleux, maladroit – tel « un vieux serpent » – n’était rien moins que séduisant et qu’au moral, il n’était pas exactement attirant non plus, « passant d’un tourment à un autre, toujours à gémir, à se tordre les mains, à se plaindre » (ce que sa correspondance permet effectivement de constater) : un être plein de détresse et impossible à vivre. Certes personne ne songeait à lui dénier intelligence et talent – valeurs suprêmes dans le groupe de Bloomsbury –, mais sur ce plan, Virginia, à son habitude, se plut aussi à contester ses dons : « Je me ...

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