"Mais il y a aussi un autre vent du large"

« Il faut l’immensité de la mer dans une goutte d’eau (1). » Rien plus que cette remarque dans une lettre de 1918 au jeune André Breton ne peut donner idée de la rigueur avec laquelle le sens de l’infini s’apparente chez Pierre Reverdy à son refus de tout effet. Stupéfiante alliance où la pureté le dispute à la violence : « Toute la littérature m’écœure, cher ami, bêtes et gens (2) », écrit-il la même année au même correspondant.
Pierre Reverdy
Œuvres complètes. Tome I

Voilà qui est clair et voilà sans doute pourquoi Reverdy fut au XXe siècle le seul poète, avant Ossip Mandelstam, à avoir le don – tel Novalis – je devrais dire la grâce, de pratiquer la poésie au même diapason que l’interrogation sur la poésie, sans aucune rupture de ton ni de hauteur. Grâce dévolue aux très rares qui, dès le début, n’ont aucun souci de leur place dans le monde. Ce que le monde leur fait payer très cher. À ce prix serait la voyance.


Tant et si bien que l’actuelle réédition du premier volume des Œuvres complètes de Reverdy (3), presque cent an...

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